Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par Jean-Pierre FORESTIER

 

L’antique Rome apporte le premier exemple de l’affirmation de la liberté des femmes par leur façon de s’habiller

 

À Rome, la Matrone (l’épouse) est sous la tutelle du Pater familias, mais …

 

 

 

 

.... Sempronia est une Romaine à la fois cultivée, jouant de la lyre, dansant avec grâce et … choisissant librement ses amants.

   Comment gagner la même liberté que Sempronia (avant être veuve) ? 

Il suffisait à la Matrone d’aller chez le preteur  (magistrat chargé des affaires civiles) et de demander à être inscrite comme Courtisane !

 

Certainement avec l’autorisation, au moins tacite, de l’époux qui devait craindre que son épouse ne soit veuve prématurément. L’Histoire nous enseigne que le poison circulait facilement à cette époque.

Comme Courtisane, la Romaine devait renoncer au port de

l’austère stola des Matrones …pour une toge colorée et fleurie (à la mode orientale, par exemple celle d’Éphèse).

 

Se vêtir d’une "toge fleurie" devenait une façon d’affirmer sa liberté.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Remarque : Les Éphésiennes semblent avoir été le parangon d’émancipation féminine de tout l’Empire romain.

Pétrone (Satyricon, CXII, 1-3) nous l’indique avec malice dans La matrone d’Éphèse

1. Dans Éphèse il fut autrefois
Une dame en sagesse, en vertu sans égale


Il n'était bruit que d'elle et de sa chasteté ;
On l'allait voir par rareté ;

 

Ce n’est certainement pas par hasard que c’est dans épître aux Éphésiens que Paul enseigne :
22. Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur ;
23. car le mari est le chef de la femme,

 

Le statut de Courtisane donnait le droit à la Romaine de s’allonger pendant les repas, et y boire du vin (comme les hommes), …

tandis que la Matrone devait restée debout et boire de l’eau.

             Imaginons que vous êtes une Matrone invitée à un repas chez une amie, et que celle-ci ayant opté pour le statut de Courtisane, elle boit du vin et dîne couchée, peut-être à côte de votre époux. Et vous, vous devez rester debout et sobre. Il est probable que dès le lendemain matin, vous seriez chez le preteur !

Quand les juristes romains avaient laisser les Romaines  s’inscrire comme Courtisanes, ce qui les obligeait à porter la « toge fleurie », ils avaient présumé que la honte les ferait renoncer.

 

 

Ce fut exactement  le contraire qui se produisit !

Bientôt, les esprits chagrins, comme Caton l’Ancien, se plaignirent qu’ils croisaient à Rome plus de toges fleuries que de stola !

 

Les grincheux finirent par triompher, au moins partiellement. Tibère, le successeur d’Auguste, interdit l’inscription comme Courtisane aux épouses des Chevaliers et, à plus forte raison, aux épouses des Sénateurs.

 

 

 

L’interdiction de Tibère et encore plus la constatation moralisatrice de Caton montrent que le port de la « toge fleurie » concernait la majorité des Romaines, et constituait un phénomène de société par lequel les femmes de cette époque affirmaient leur liberté.

 

Contexte économique :

« L’économie sous la Rome antique s'est fortement développée à partir du IIe siècle av. J.-C. en même temps que l'expansion territoriale. » Wikipédia. Économie romaine

Remarques sur Les Romains de la décadence de Thomas Couture, 1847, Musée d’Orsay.

                                         Il s’agit des fantasmes de peintre !

La fin de l’Empire Romain fut une période de puritanisme et d’intolérance religieuse, notamment de la part de Théodose 1er.

 

Cette scène correspondrait davantage au début de Rome, au temps où la ville était gouvernée par des rois Étrusques. 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article