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Publié par Jean-Pierre FORESTIER

- Bonjour Professeur.

- Bonjour Axiothée,

- Si je me souviens bien, Professeur, vous deviez étendre la Beauté de la Jeunesse à celle du corps.

- Merci de ce rappel, Axiothée. Et, je vais m’aider de …. ceci.

- Mais c’est une poupée Barbie ! C’est donc cela la surprise annoncée ! Voilà pourquoi vous aviez glissé des visages de Barbie dans vos illustrations sur les yeux, les lèvres, le nez…

- Objet de rêves quand tu étais une petite fille, peut-être objet de scandale maintenant que tu es adulte, au delà de l’adulation ou de l’indignation, c’est en professionnels de la beauté que nous allons regarder Barbie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Je vois bien la symétrie du visage, les yeux en amande, une bonne distance avec les sourcils, les pommettes hautes, et un menton triangulaire.

- Voici pour la Beauté intrinsèque. Très bien Axiothée, et ensuite ?

- Ces énormes boucles d’oreilles, cette parure, le Saint Preux de votre Jean-Jacques Rousseau les aurait qualifiée de « Brillante, avec plus d’éclat que de goût ».

- Ces boucles sont en effet superfétatoires. Qu’observes-tu encore ?

- Tous ces paramètres appartiennent à la Beauté évoquant la Jeunesse. Le visage de Barbie correspond parfaitement aux critères de la beauté d’une femme. Regarde maintenant son corps.

- … ?

- Ce corps, Axiothée n’est pas celui d’une femme.

- … ?

- Le visage de Barbie est bien celui d’une femme, mais son corps est celui d’une fillette, une fillette d’une douzaine d’années.

- Non formée. Impubère ?

 

- Exactement, Axiothée. Regarde sa minceur, sa taille bien marquée, ses attaches fines,

- Et ses longues jambes !

- Bien observé, Axiothée.

- Alors quand j’enfile mes stilettos, c’est pour allonger mes jambes et évoquer ma jeunesse.

- Qui pour toi n’est pas si ancienne ! Mais oui, les talons hauts pourraient bien avoir cette fonction, retrouver les longues jambes de la prime jeunesse. 

- Minceur, chevilles et poignets fins, longues jambes, je veux bien, mais ces seins ne sont pas ceux de ma frêle jeunesse.

- En créant cette poupée, Ruth Handler dans une géniale intuition a su parfaitement agréger la beauté évoquant la jeunesse avec celle de la femme. La Beauté intrinsèque du visage, et la poitrine, sont ceux de la femme, tout le reste appartient à la Beauté évoquant la jeunesse.

- En jouant avec cette poupée, la fillette que j’étais s’imaginait déjà femme.

- Félicitations, Axiothée, tu viens de résoudre une grande partie du mystère du succès indéfectible de Barbie ! L'anticipation-fiction à travers une poupée.

- Merci Professeur.

- Selon l’Histoire, au moins le mythe rapporté par Wikipédia, « Ruth Handler avait constaté que sa fille Barbara, une préado de 10 ans, préférait jouer avec ses poupées en papier qu'avec ses poupées de petite fille et qu'elle leur octroyait des rôles d'adultes. »

 

Ajoute, Axiothée, que par Barbie, tu te projetais non seulement en femme, mais en femme indépendante. . Pour mieux marquer cette émancipation, Ruth Handler offrit à sa créature une voiture. Barbie la conduisait elle-même, ce qui, à cette époque, était un très fort symbole de liberté.

 

(Voir aussi la série d'articles : Quand les femmes affirment leur liberté par leur façon de s'habiller)

 

- Barbie symbole de la liberté et de l’émancipation féminine !

- Je l’affirme, Axiothée. J’en ai pour preuve tous les métiers qu’a exercé Barbie, y compris ceux considérés comme masculins. Et chaque nouveau métier était accompagné du slogan
« We, Girls, can do anything. Right, Barbie? »

- Nous les filles, nous pouvons tout faire ! N’est-ce pas Barbie ?
Alors, Professeur ?

 

- Les petites filles ne se trompent pas, Barbie est bien une déesse de l’émancipation féminine. Je le confirme. Ces esprits chagrins et ronchons, qui s’évertuent à conspuer Barbie voudraient-ils que ce soit un poupon que la fillette berce entre ses bras ? Voudraient-il déjà confiner la future femme dans ses fonctions maternelles et de soumission ?

- De soumission ! Soumission ! Pourtant, Professeur, ce sont souvent des femmes-féministes qui traitent Barbie de monstre, souvent de monstre anorexique.

- Du point de vue biologique, Barbie est une "chimère" associant une femme et une fillette, une chimère peut être considérée comme un "monstre".
 

Mais si Barbie est un monstre alors que dire de Minnie ou de Oui-oui ?

Dans leur aveuglement, les détracteurs de Barbie oublient que Barbie n’est qu’une poupée, seulement une poupée, et que cette poupée est destinée aux fillettes et n’est aucunement un étalon de mensurations féminines, par ailleurs fort contestables.

 

- Je vous l’accorde pleinement, Professeur. Mais quelle est cette photo que vous tenez cachée ?

- Je la gardais pour la fin. Ceci est unesigillum romaine, fabriquée à Alexandrie mais adorée par toutes les fillettes de l’Empire Romain, des exemplaires, moins luxueux, ont été retrouvés jusqu’en Suisse, à Yverdon.

- La ressemblance avec Barbie est stupéfiante.

- Regarde maintenant, Axiothée, cette femme représentée sur la fresque de la Villa des Mystères de Pompéi, la « Barbie romaine » était aussi différente d’une belle Romaine que la Barbie de Ruth Handler est différente de la femme « réelle » actuelle !

- Qu’en concluez-vous Professeur ?

- Cette parenté entre les poupées de l’Antiquité et notre Barbie est juste la preuve de l’éternité féminine. Juvénile, la femme se projette en adulte, et une fois qu’elle y est parvenue, elle n’a de cesse que d’évoquer sa jeunesse !

- À la semaine prochaine, Professeur.

- Avec plaisir, Axiothée.

(mis à jour le 09/07/2022)

« Le Barbiecore, en vogue auprès des icônes mode américaines » ne serait-il pas est un exemple d’un évocation de la jeunesse ?
La fantaisie de « ce look rose original » n’est-il pas une expression hyperbolique de la néoténie caractéristique de l’espèce humaine ?

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