IA.10.01 : Suite et fin-a… Électrique et paraître
Étrange, fantasmes, merveilleux, fantastique, inexplicable, sont des mots qui volettent autour de l’Intelligence Artificielle comme autour de la « voiture autonome ».
Pour finir cette série d’articles sur l’Intelligence Artificielle et ce qu’elle camoufle … et avant même de commencer à comprendre le luxe de la « première version » de la Tesla, penchons nous sur le paraître des premières auto-mobiles, camions et de celui des piles électriques … et les soucis causés par les batteries de puissance
Selon le principe de primauté darwinienne du paraître notamment pour les Régnants qui veulent apparaître sous l’angle de la fantaisie de leur côté Conquérant, ce qui fit le succès de l’automobile ne fut pas de transporter des personnes mais de parader sur les Champs Élysées.
Une voiture électrique de luxe semblait une bonne voie pour que cette énergie conquiert la planète des véhicules routiers.
La technologie n’est pas récente puisque juste avant que le XIXe siècle ne finisse, Camille Jenatzy avait déjà fait franchir le cap des 100 km/h à sa Jamais contente, une automobile électrique ...
... devançant de quelques années une automobile à … vapeur, l’Œuf de Pâques de Léon Serpollet et Franck Gardner.
Le fardier de Cugnot avait beaucoup progressé en cent trente ans, mais il fallait toujours un chauffeur, le nom est resté, pour alimenter la chaudière en combustible.
Si Camille Jenatzy avait pris la voie marketing du paraître, peut-être roulerions-nous tous en voiture électrique ; mais il se lança dans les fiacres électriques. Qui pouvait avoir envie de parader dans une voiture utilisée par la Compagnie internationale des transports de Paris ?
Quant à l’automobile à vapeur, même avec son record de vitesse et sa chaudière à « vaporisation instantanée », les fumées charbonnèrent de façon intolérable les capelines et les falbalas des belles dames des Champs Élysées.
En course, il ne restait que les automobiles à « moteur à gaz et à air dilaté » de (Jean-Joseph) Étienne Lenoir dont le brevet avait été déposé sous le … Second Empire. Malgré son rendement très médiocre, la spécificité de son carburant (gaz ou pétrole raffiné, ce dernier demandant l’adjonction d’un carburateur, inventé par le même Lenoir) et surtout son effroyable complexité par rapport à ces concurrents, « l’usine à gaz » du moteur à explosion triompha.
Il ne faut pas voir le bruit effroyable de ce moteur pétaradant comme un handicap. Quand on veut parader, un moteur qui attire l’attention est préférable au quasi silence de la voiture électrique.
Quelques voitures électriques roulaient encore dans Paris, je peux en témoigner. Ce n’étaient pas à proprement parler des voitures mais des camions, des camions à ordures.
À pneus pleins car le poids des batteries ne permettaient pas l’utilisation de pneus gonflable, ils peuplaient Paris à la fin de la nuit. Formant un paysage dantesque, l’un derrière l’autre, l’un éclairant le travail des éboueurs de l’autre, sans bruit de moteur mais dans un tintamarre de couvercles de poubelles métalliques lancés de loin auquel répondait le boitement des pneus pleins sur les pavés parisiens,
... ils tournaient encore à cinq heures du matin autour du métro Glacière, vers 1960.
La pile électrique était déjà connue à … Babylone et sans doute aussi dans l’Égypte antique.
Il suffit d’ajouter du jus raisin comme électrolyte pour que la pile du schéma ci-contre « produise » environ deux volts, un peu moins avec du vinaigre.
Mais était-ce vraiment une pile ?
Certains pensent que c’est « archéologiquement et scientifiquement peu vraisemblable » puisque les Mésopotamiens n’utilisaient pas l’éclairage électrique (sic). Nous pourrions ajouter qu’ils n’utilisaient pas non plus de voitures électriques, même si celles-ci auraient été très appréciées par Ramsès II pendant la bataille de Qadesh !
Ces piles-amphores auraient pu permettre le plaquage de métaux par galvanoplastie pour dorer de vils métaux, et permettre de paraître à moindre frais. C’est possible, le paraître a toujours été le moteur du progrès (bis)
Personne ne semble avoir envisagé l’usage médical des courants électriques, dit galvaniques, encore (ou de nouveau) pratiqués de nos jours.
L’usage esthétique nous rapproche du paraître …
… il devint magie et prestige quand un prêtre ou un roi fit « secouer » un mort, rien qu’en appliquant des électrodes, comme le fit, plus tard, Alessandro Volta ; ou comme le firent des générations de lycéens sur des grenouilles coupées en deux ( ! ), comme le fit Luigi Galvani (historiquement, avec simplement deux plaques de métaux différents, l’électrolyse et le courant se formant in situ).
Le début du XIXème siècle se demandait si un courant électrique suffisamment puissant rendrait la vie à un mort, comme il donna la vie à la Créature imaginée par Mary Shelley ?
Retour sur fantasmes ! Et peut être aussi sur … investissement…
Même si le principe d’une voiture électrique est très simple,
(des batteries, un moteur et un rhéostat - schéma -pour faire varier l’intensité du courant donc la vitesse)
…le surnom de Jamais contente laisse présumer des difficultés rencontrées par une motorisation électrique.
Ces « difficultés » ne devaient pas être très différentes, plus de cent ans plus tard, de celles auxquels étaient confrontés les propriétaires d’une voiturette de golf, par exemple :
- la mise à niveau de l’eau dans une ou toutes les batteries ;
- les courts-circuits provoqués par les sels grimpants dont se couvrent les cosses ;
- la surchauffe du premier câble de sortie qui fait fondre l’isolant et même la cosse ;
- le coût des batteries de puissance et bien entendu
- la lenteur de la recharge.
Il faut distinguer les batteries de puissance qui fournissent du courant en continu pendant plusieurs heures de celles utilisées pour le démarrage des moteurs thermiques ; celles-ci n’étant, normalement, sollicitées que quelques secondes, et donc moins soumises aux contraintes et « difficultés » que les batteries de puissance.
Ces batteries de puissance n’ont guère évolué depuis leur invention par Gaston Planté, également sous le Second Empire.
Ce qui a été sensiblement amélioré en qualité et en baisse de coût, surtout depuis 2000-2005, et dont a largement profité Tesla, c’est l’électronique de puissance, technologie indispensable à la gestion du courant électrique de haut ampérage fourni par les batteries, celles de la Tesla fournirait 141 ampères sous 375 volts.
L’électronique des ordinateurs, et autre Smartphone, n’est traversée que par des courants de quelques micro-ampères, dont la technologie est maîtrisée depuis des décennies. Seule la miniaturisation pose encore un problème, car à trop diminuer les échelles on passe du
domaine classique au domaine quantique .
Faces aux rétives batteries, Elon Musk déplaça sa communication depuis l’auto-mobile électrique jusqu’au véhicule autonome.
Dédaignant les batteries, pour fournir de l’énergie électrique à ses Tesla, Elon Musk aurait pu sortir de son chapeau le condensateur ou le thorium.
La charge communicante était-elle trop faible, voire négative ?
Agrégeant tous les fantasmes, la gagnante est … la voiture autonome.