Ecole.05 : La beauté évoquant la jeunesse. Les Yeux
- Bonjour Professeur.
- Bonjour Axiothée,
- Après ces détours par l’Esprit de la Beauté et la nuance (importante, je vous l’accorde, Professeur) entre le maquillage et la « mise en beauté », après les boucles d’oreilles allons-nous étudier d’autres corrections de la symétrie ?
(en cliquant sur les texte de cette forme, par exemple : l’Esprit de la Beauté , vous accéderez directement à l’article correspondant de Beauté, biologie et philosophie)
- Pas immédiatement, Axiothée, ….
- Quelle est cette photo que vous hésitez à me montrer, Professeur ?
- …
- Je vois un œil, des cils, Professeur, mais je vous vois surtout tout attendri.
- …
- … ?
- C’est la photographie d’une de mes petites filles, quand elle était petite ; elle nous servira pour les cils. Nous étudierons plus tard d’autres corrections de la symétrie, mais je voudrais te faire connaître dès maintenant le deuxième niveau de la Beauté.
- Celle qui vient après votre Beauté intrinsèque, cette beauté primordiale ?
- Bien qu’elle soit primordiale, la Beauté intrinsèque est trop subliminale pour apparaître importante à une femme. Le deuxième niveau est beaucoup plus objectivement recherché. Tu vas certainement deviner quelle est cette beauté.
- … ?
- Cherche un peu, tu vas trouver, Axiothée.
- Si je suis votre regard vers cette photo, je dirais : « la jeunesse ».
- Félicitations, Axiothée. Le deuxième niveau de la beauté est la Beauté qui évoque la jeunesse.
- Et nous allons étudier les yeux qui évoquent la jeunesse !
- Les cils sont proportionnellement plus grands chez la petite fille que la femme adulte. Les grands yeux, les longs cils (et nous le verrons plus tard, une grande bouche) apparaissent donc comme évoquant la jeunesse.
- Ces yeux, ces cils que nous maquill…, hum !, que nous mettons en beauté ….
- Des cils allongés et épaissis par les fards sont une évocation de la Jeunesse, oui, Axiothée. Et depuis toujours, les grands yeux donnent un visage jeune, "enfantin".
Mais pas trop grands quand même !
- … ?
- « Ses yeux étaient beaux mais si grands qu'ils fléchissaient sous leur propre masse, fatiguaient le reste de son visage et lui donnaient toujours l'air d'avoir mauvaise mine ou d'être de mauvaise humeur » juge Marcel Proust dans À la recherche du temps perdu
- Quand je m’allonge les yeux d’un trait d’eye-liner, est-ce pour paraître plus jeune ?
- Tu es encore dans ta jeunesse, Axiothée, et ton trait d’eye-liner est court, mais tu as raison de commencer tôt à habituer ton miroir à une mise en beauté de tes yeux. Allongés, tes yeux deviennent « en amande ».
- Un des critères de la Beauté intrinsèque !
- Exactement, Axiothée, les niveaux de Beauté se confondent souvent.
- Et, en plus de l’eye-liner, par la magie du khôl, nos yeux se bordent de noir et, par celui des crayons, nos paupières deviennent charbonneuses. Est-ce aussi de la Beauté de Jeunesse, Professeur ?
- Agrandir son regard est bien la recherche d’une Beauté évoquant la jeunesse.
Pour les smoky-eyes, nous nous éloignons du domaine de la beauté pour aborder celui de la santé. Des maladies, notamment hépatiques, peuvent provoquer un jaunissement du blanc de l’œil ; la fatigue et aussi les rhumatismes, des affections bucco-dentaires, entre-autres, peuvent faire apparaître un rougissement par l’apparition de petits vaisseaux sanguins.
- Pas très agréable tout cela, Professeur !
- Avec le charbonneux des paupières, ainsi que le noir du khôl, c’est un effet de contraste qui est recherché. Plus la sclérotique, le blanc de l’œil, apparaît blanche, plus la dame apparaîtra en bonne santé, et la jeunesse est assimilée à la bonne santé. Il y a d’autres raisons à ce noir, elles appartiennent à d’autres Beautés que nous verrons plus tard.
- Au dessus des yeux, Professeur, il y a les sourcils. Nous nous les épilons toutes plus ou moins.
- En éloignant les sourcils des yeux, la dame satisfait à un des critères de la Beauté intrinsèque, qui n’a pas beaucoup bougé au cours des siècles !
- Et, ces sourcils doivent être parfaitement symétriques, autre critère fondamental de la Beauté ! C'est cela, Professeur ?
- Oui, et plus que cela, Axiothée. Chez toutes les femmes que je t’ai montrées, les sourcils sont bien dessinés, mais avec l’âge, alors que les toisons axillaires et pubiennes s’éclaircissent, curieusement les poils des sourcils reprennent une croissance, ils se mettent à partir en broussaille et en bataille.
- Dompter ses sourcils fait donc aussi partie de la Beauté de la Jeunesse. Mais il me semble, Professeur, que la Joconde n’a pas de sourcils.
- C’est exact, l’absence de sourcils, ou des sourcils si blonds qu’ils sont invisibles, surprend, de même que cette publicité pour un joaillier.
- Invisibilité qui s'ajoute à l’énigmatique. Auriez-vous une hypothèse sur le sourire de la Joconde, Professeur ?
- Oui ….
- Le contraire m’eut étonnée, Professeur !
- Comme le sourire, et celui de la Joconde en particulier, implique à la fois les yeux et les lèvres, je te donnerais la solution à cette énigme lors de la prochaine leçon.
- Ces lèvres à la beauté rehaussée de rouge. Auxquelles, parfois nous y ajoutons des reflets nacrés, allez-vous en parler ?
- Il te faudra attendre la prochaine leçon, Axiothée, et plus longtemps encore pour ce mystérieux nacré.
- Et bien, rendez-vous à la prochaine leçon, Professeur.