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Publié par Jean-Pierre FORESTIER

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Hendrikje van Andel-Schipper, décédée à l'âge de 115 ans, avait fait don de son corps à la science.

Henne Holstege du Centre Médical de l’Université d’Amsterdam (Pays-Bas) et son équipe internationale a ainsi pu étudier le sang d’une plus que centenaire (travail paru dans Genome Research)

     

Plus que les 450 mutations ont été observées mais la plus remarquable observation me semble être le diagnostic d’une leucémie myéloïde chronique (chronic lymphocytic leukemia - CLL). Comment cette Hollandaise a-t-elle pu vivre jusqu’à 115 ans avec ce cancer des cellules de la moelle osseuse ?

Regardons d’abord quelle est cette maladie :

La leucémie myéloïde chronique

D’après la Fiche d’information rédigée par les médecins de la Société Française d’Hématologie (mars 2009) :

Le terme « Leucémie » signifie qu’il s’agit d’une maladie du sang qui se caractérise notamment par une augmentation importante du nombre de  globules blancs.

Le terme « myéloïde » se rapporte à la moelle osseuse, c’est-à-dire le tissu contenu dans les os où sont produites toutes les cellules du sang. Une anomalie chromosomique des cellules souches de la moelle est à l’origine de l’augmentation des globules blancs.

Le terme « chronique » signifie que la maladie s’installe progressivement et qu’elle évolue lentement.

La leucémie myéloïde chronique ... se caractérise par une production excessive et persistante de globules blancs (ou leucocytes) au sein de la moelle osseuse Une partie de ces globules blancs sont anormaux ; ce sont des cellules immatures, c’est-à-dire dont le développement n’est pas terminé lorsqu’elles passent dans le sang.

La maladie est liée à l’apparition d’une anomalie liée à la fusion de deux chromosomes des cellules souches de la moelle osseuse, provoquant l’apparition d’un petit chromosome anormal, le chromosome Philadelphie (du nom de la ville des Etats-Unis où travaillaient les deux chercheurs qui l’ont découvert dans les années 60). Cette anomalie résulte de l’assemblage par erreur d’un gène du chromosome 9, dénommée ABL, avec un gène du chromosome 22, nommé BCR.

Le chromosome Philadelphie est une anomalie génétique acquise par les cellules souches anormales ; elle n’est donc pas héréditaire. Les causes de son apparition sont jusqu’à présent inconnues.

Il a toutefois été constaté une fréquence plus importante de la leucémie myéloïde chronique parmi les survivants des bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki. Les radiations ionisantes ont donc été suspectées de pouvoir provoquer la maladie, mais cela n’a jamais été formellement démontré.

La leucémie myéloïde chronique est une maladie relativement rare, puisque l’on compte environ 600 nouveaux cas par an en France. Elle est un peu plus fréquente chez l’homme que chez la femme. Sa fréquence augmente avec l’âge.

 

 

 

Ajoutons un commentaire d’Henne Holstege

« On ignore actuellement dans quelle mesure les cellules [souches de la moelle osseuses] saines acquièrent des mutations somatiques* et quels types de mutations peuvent être tolérés dans le génome au cours d'une vie sans provoquer de maladie.

* Relatives à des cellules non reproductrices, par opposition à des cellules germinatives.

Comme le rappelle Henne Holstege au début de son article, les mutations somatiques conduisent à une hétérogénéité dans les tissus qui contiennent à la fois des cellules mutantes et non mutantes, mixité qui peut, admet-elle : « compromettre la croissance ou conduire à un avantage de croissance » citant ici Steven Frank de l’Université de Californie (Irvine, USA), mais qui dans son article c’est plus polarisé sur les désavantages (neurodégénératifs) que sur les avantages de cette mosaïque.

La leucémie myéloïde chronique a été observée chez les survivants aux bombardements de Hiroshima et de Nagasaki.

Alors ?

Cette leucémie a donc été « naturellement » associée à l’effet de la radioactivité.

Mais pourtant les études ultérieures n’ont jamais démontré de façon significative que les radiations atomiques pouvaient provoquer une leucémie.

Alors ?

Après les bombardements de Hiroshima et de Nagasaki, quelles sont les personnes pour lesquelles la leucémie myéloïde chronique a été observée ?

Les survivants !

Alors, il est possible d’avancer une autre hypothèse : les survivants ont survécu parce qu’ils étaient protégés par une leucémie myéloïde chronique préexistante.

La même que celle qui a permis à Hendrikje van Andel-Schipper de vivre jusqu’à 115 ans.

La leucémie myéloïde chronique est-elle une mutation qui aurait réussi ? (Voir Le cancer, un terrifiant effet secondaire de l’Évolution ?

La « leucémie du vieillard », pourrait-elle pronostiquer une longévité particulièrement accrue ?

La mosaïque des globules blancs, mutants et non mutants, au sein de la moelle osseuse de Hendrikje van Andel-Schipper est-elle un avantage qui l’a menés jusqu’à l'âge de 115 ans.

Je connais personnellement une femme de 97 ans qui a également une leucémie myéloïde chronique, et dont la bonne santé surprend tout son entourage. Deux observations sont intrigantes mais n’ont aucune valeur scientifique.
Le regroupement de plusieurs observations permettrait de progresser vers la confirmation ou non de mon hypothèse. J’en appelle à vous, lecteurs de cet article.

 

Pour repousser l’espérance de vie, au lieu de chercher à utiliser des cellules souches, ne faut-il pas créer l’assemblage d’un gène du chromosome 9, (ABL), avec un gène du chromosome 22 (BCR) ?

 

Cette hypothèse devrait stimuler les recherches, ou au moins l’imagination, des Transhumanistes.

En utilisant ses mutations et la leucémie myéloïde chronique arriveront-ils à l’âge de cent vingt ans, donné comme maximum des chairs par la Bible (Genèse 6.3)

 

La fréquence de la leucémie myéloïde chronique est plus grande chez l’homme que chez la femme.

Cette fréquence a-t-elle un rapport avec la répartition entre hommes et femmes parmi les centenaires ? Il y a en effet, environ autant de centenaires hommes que femmes, quand parmi les octogénaires les femmes dominent largement.

 

De plus, Hendrikje van Andel-Schipper avait conservé « toute sa tête », plus précisément “with crystal-clear cognition until she was close to death”

Les centenaires auraient-ils d'autres secrets ?

 

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