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Publié par Jean-Pierre FORESTIER

« L’opinion commune croit certes reconnaître quelque chose de fixe, d’achevé, de constant, alors qu’en réalité lumière et obscurité, amertume et douceur sont à chaque instant associées et reliées l’une à l’autre comme deux lutteurs dont tantôt l’un, tantôt l’autre prend l’avantage. » Friedrich Nietzsche, La philosophie à l’époque tragique des Grecs

 

 

 L’amertume est le fil rouge suivi par Mark Mattson pour savoir quels végétaux sont éligibles pour produire des « bienfaits sur le cerveau ».

     Au cours de l’Évolution, pour lutter contre les prédateurs, les végétaux ont synthétisé des toxines, celles qui intéressent Mattson sont les neuro-toxines. De son côté, les prédateurs, y compris Homo sapiens, ont développé des récepteurs à l’amertume pour éviter de manger ces mêmes végétaux.

Remarque.01 : Les toxines qui intéressent Mattson sont les neuro-toxines, mais les végétaux ont développé beaucoup d’autres toxines que celles qui donnent de l’amertume.

Par exemple :

- les toxines provoquant des malformations chez l’enfant et le fœtus (le β-amino propionitrile du lathyrisme),

- des inhibiteurs des enzymes de la digestion des protéines. ceux des Légumineuses/Fabacaea, voir à ce propos :

 

 

 la soupe l’Homo sapiens

Remarque.01bis. Il serait intéressant de regarder l’amertume du gland. Nos ancêtres Homo ont dû en consommer dans leur soupe depuis au moins 300 000 ans. Ces principes amers ont-ils eu un effet stimulant sur le cerveau ? Serait-ce grâce aux chênes que nous sommes devenus sapiens ?!!!

Remarque.02 :  Good medicine always tastes bitter.Ronghua ZhuGe rappelle cette antique sagesse orientale dans son introduction à Extraoral bitter taste receptors in health and disease
Et, est-ce un hasard ? L'amertume se retrouve aussi dans des médicaments obtenus par synthèse comme, la Metformine, ou la chloroquine

 

 

Mais Mark Mattson a su restreindre son champ de recherche aux épices, légumes et fruits consommés par Homo sapiens, et même ceux dont l'amertume est appréciée par celui-ci, c'est-à-dire les végétaux qui produisent un stress léger et bienfaisant sur le cerveau ; par exemple un aromate comme le curcuma, et aussi le piment, le brocoli, le thé, le café, le raisin, la pomme, la myrtille, etc.

 

Le café vu par l'espiègle Helmut Newton (l’intégral de la photographie est visible sur le Calendrier 1993 de Lavazza)

Remarque.03 : Il serait intéressant de connaître les relations entre ces végétaux et le microbiote intestinal. Et selon deux axes :

- 1° les « principes amers » modifient-ils le microbiote intestinal, en privilégiant une espèce plus qu’une autre, en augmentant la diversité (effet positif) ? Ces modifications ont-elle un effet sur le cerveau ?

- 2° Le microbiote modifie-t-il les substances végétales ? Quelles sont les substances/molécules qui arrivent finalement au cerveau ?

C’est un peu l’objet du travail de l’équipe de Victoria Moreno-Arribas de l’Université de Madrid sur le vin rouge, et ce serait le 3,4-dihydroxyphenylacetic qui serait la principale molécule active sur le cerveau.

 

Remarque.03bis : En anticipant mes détours vers le Chosmo epidermis et les « actifs » utilisés en Cosmétologie, les mêmes questions doivent être posées pour le microbiote cutané. Le microbiote cutané modifie-t-il les substances végétales qui sont étalées sur la peau ?

 «… amertume et douceur sont à chaque instant associées et reliées l’une à l’autre comme deux lutteurs dont tantôt l’un, tantôt l’autre prend l’avantage. ». Dans ce combat, Mark Mattson choisit le moment où le lutteur bienfaisant de la stimulation prend l’avantage sur le lutteur malfaisant de la toxicité : c’est la première merveille : l’hormesis

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