Hormesis
L’hormèse/hormesis est la propriété de certaines substances toxiques (pas toutes !) d’avoir un effet « bénéfique » à des faibles doses, par exemple la digitale.

la (re) découverte de l’hormèse
Le concept du « léger stress bénéfique » conduit Mark Mattson (voir Amertume) à l’heureux détour vers une notion longtemps dédaigné : l’hormèse ou hormesis :
« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort…. »
(Les textes directement extraits de l’article de Mark Mattson sont en violet)
Cette phrase, le philosophe des sciences, Gaston Bachelard, aurait pu aussi la prononcer quand il engageait ses auditeurs à « apprendre de ses erreurs ».
Continuons avec Mark Mattson : "Aujourd'hui, les pharmacologistes, toxicologistes et biochimistes confirment que certaines molécules issues de végétaux, toxiques à haute dose, peuvent être bénéfiques à faible dose. Ce phénomène se nomme l'hormèse. »
- Mais pas qu’aujourd’hui ! Le concept de l’hormèse/hormesis est largement antérieur aux publications de Mattson, puisque j’ai retrouvé le texte d'une de mes conférences de 1997 dans laquelle je faisais référence à l’hormèse à propos de l’irradiation de la peau par les UVA.
- Mais pas que des substances issues de végétaux ! L’hormèse a été observée pour des radiations (radon, UV) ou la chaleur, et même l’hyper-gravitation (pour des drosophiles !).
Avec Edward Calabrese, Mark Mattson, aconsacré un ouvrage à
Hormesis: A Revolution in Biology, Toxicology and Medicine
Ainsi qu’un article dans la prestigieuse revue Nature :
How does hormesis impact biology, toxicology, and medicine?
… illustré par la figure ci-dessous
L’hormesis de Mark Mattson ne concerne pas que les neuro-toxines ! mais un effet sur de nombreux organes
Parmi les plantes médicinales, Digitalis purpurea L. (Scrophulariaceae) peut provoquer un arrêt cardiaque, mais quand elle est utilisée à une dose hormétique elle devient un stimulant du muscle cardiaque ; pour ne citer que cet exemple.

La courbe en vert (substance hormétique), publiées par Mark Mattson, est obtenu à partir de données expérimentales.
La courbe en rouge est théorique : elle représente le début d'une courbe de toxicité Dose/effet ci-dessous
a première partie, l’hormesis, est traduite par une courbe en cloche ; ensuite, et indépendamment, la toxicité suit la courbe habituelle en sigmoïde, ci-dessous
La toxicité des substances "classiques" (non hormétiques) suit directement une courbe sigmoïde :
Non toxicité ( "sans aucun effet")
seuil de toxicité : ligne verticale verte
toxicité croissante,
toxicité maximum.
Remarque : Comme substance non hormétique Mark Mattson cite le mercure, il s’agit bien entendu du mercure ionique, mercureux Hg+ ou mercurique Hg2+, hautement toxiques ; pas du mercure métal Hgo.

Remarque très importante : toutes les substances, y compris celles à « effet bénéfique », deviennent toxiques à hautes doses, y compris l’eau !
Depuis les travaux fondateurs de Paracelse nous savons que « Tout est poison, rien n'est poison, ce qui fait le poison c’est la dose. Alle Ding sind Gift, und nichts ohne Gift; allein die Dosis macht, daß ein Ding kein Gift ist. » (voir mon article Les Parabens ou le pessimisme. Conte cosmétologique)
Remarque : avec l’hormèse, nous restons dans le
contraria contrariis curantur,
faible dose ne veut pas dire dose homéopathique, mais bien une dose petite mais mesurable !
-Vers l'autre merveille : l’équivalence entre des effets de l’activité physique, le jeûne et la consommation de végétaux amers.
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