Fonctions des bicouches céramidiques du stratum corneum
Les fonctions des bicouches céramidiques du stratum corneum sont multiples :
- Réguler la perte insensible en eau,
pour maintenir l'eau dans le corps; mais aussi pour créer un flux permanent d'eau à travers l'épiderme,
Faire obstacle à la pénétration de substances hydrophiles ?
et réagir à la suite
… ou Perspiration, ou Perte insensible d'eau ou Perte hydrique insensible
ou Transepidermal water loss = TEWL.
(Contrairement à la sudation, cette perte est insensible et varie peu avec les conditions extérieures. La sudation amène de l’eau sur la peau, et non pas à travers, et est soumises à des contrôles biologiques)
L’eau du “flux de perte d'eau transépidermique” provient de la circulation sanguine, via le derme ; elle traverse les différentes couches de l’épiderme et se dissipe vers l’extérieur de l’organisme. L'eau traversant le stratum corneum est sous phase vapeur, molécules après molécules (ou quelques molécules groupées ) .
Ce flux est très faible, 400-600 g/jour.
Il est globalement égal à celui de l'eau qui traverse les bicouches céramidiques du stratum corneum, et beaucoup plus faible que l’eau qui s’évapore à travers une couche d’huile de table.
Un flux de perte d'eau transépidermique minimum d’eau est indispensable.
En effet, l'épiderme n'est pas irrigué par la circulation sanguine. Ce flux est le vecteur des nutriments indispensables aux synthèses effectuées dans les kératinocytes (l’oxygène, le glucose, les acides gras essentiels, etc.).
Augmentation du flux d'eau transépidermique
Une augmentation de la perméabilité des bicouches céramidiques du stratum corneum fait croître la perte insensible en eau, qui elle-même déclenche toute une série de processus destinés à rétablir l’homéostasie épidermique (que certains se plaisent à appeler du terme impropre « d’effet barrière »)
- une néo synthèse des lipides des bicouches céramidiques du stratum corneum . Cette synthèse a pour objectif de rétablir l’intégrité et la fonctionnalité des bicouches céramidiques du stratum corneum.
- une différenciation accrue (mesurable, par exemple, par la synthèse des kératines K1 et K10, ainsi que de la filaggrin ). C'est-à-dire une accélération de la mitose des kératinocytes de la couche basale, puis la maturation accélérée des cellules filles en kératinocytes fonctionnels.
Qui peut être imagé comme un engagement de davantage de troupes sur le front de « l’effet barrière ».
- une hyperplasie. Une augmentation du nombre de couches de kératinocytes provoque mathématiquement une augmentation de l’épaisseur de l’épiderme, y compris celle de la couche cornée, et au final une meilleure protection de l’épiderme (et sans doute une diminution des rides ?). Cette hyperplasie est observée par exemple, après une exposition aux UV, voir La Beauté au soleil
La dérégulation correspondant à une peau sèche-rêche accompagne un flux de perte en eau transépidermique plus important que celui d'une peau « normale » (donc davantage d’eau traverse l’épiderme ! et pas le contraire, une peau sèche-rêche reçoit davantage d'eau qu'une peau "normale").
.... et une peau à perspiration élevée devient plus irritable, moins structurée.
Par l'absence plus ou moins totale de bicouches céramidiques du stratum corneum de certaines régions anatomiques la perspiration y est normalement plus importante, par exemple :
- les régions palmo-plantaires, pour une meilleure préhension.
- les zones axillaires (sous les bras) pour une meilleure diffusion des odeurs)
.?
Diminution du flux, cas des rides profondes
Une baisse de la perspiration, inhibe, notamment, la synthèse des lipides et rend l’épiderme moins efficace dans ses fonctions.
C’est ce qui est observé en cas d'occlusion, par exemple, celle qui se créée au fond des rides.
Une occlusion ralenti la synthèse des lipides et la différenciation épidermique. D’un point de vue déterministe, le fond de la Ride n'ayant plus à se comporter comme une frontière/barrière, le métabolisme correspondant n'est plus nécessaire.
La Ride de la figure est celle du vieillissement chronologique, de type patte d’oie/corbeau.
Celle du vieillissement actinique (celui provoqué par les UV) ne provoque pas cette occlusion.