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Publié par Jean-Pierre FORESTIER

L’essentiel

- Comme les ingénieurs primo entrants, les investisseurs peuvent être tentés par les jeunes-pousses affichant l’Intelligence artificielle et tous ses fantasmes.

- Les quantités de monnaie disponibles dans le monde sont fabuleuses, un petit pourcentage est suffisant pour rêver de fantastiques profits, et justifier d’habiller d’Intelligence Artificielle tout outil numérique 

- Les banquiers commencent à transformer l’accélération de la médiatisation de l’Intelligence Artificielle en produits financiers  

 

L’embauche des ingénieurs à bas salaire de la Pyramide de Ponzi camouflée ...

(voir article précédent IA.10.05 : Suite et fin-ances. Salaires et pigeons)

…peut parfaitement être complémentaire et cumulée avec des « levées de fonds » semblables à celles des pyramides de Ponzi classiques …

… pas tout à fait classiques, puisque les jeunes-pousses ne distribuent pas de dividendes. Inutile d’espérer 17% par an comme certains « clients » de Madoff !

Le retour sur investissement est donc en général lointain, très lointain … et incertain.

Il se produira quand l’entreprise fera des bénéfices ; c'est-à-dire si elle se convertit en une entreprise saine. 

 

La valeur réelle d’une entreprise n’apparaîtra que quand elle sera introduite en Bourse ou revendue.

À propos de ces reventes, un intervenant sur BFM Business posait récemment la question : « Il y aura-t-il assez de compagnies pour racheter toutes les jeunes pousses ? » Bonne question.

 

Pour bien montrer la rareté (une pour mille) des jeunes entreprises dont la valorisation atteint un milliard de dollars, se plaçant délibérément dans le domaine des fantasmes, Aileen Lee a dénommé ces entreprises merveilleuses des Licornes / Unicorns

La rapidité de leur croissance et le lointain structurel de leur rentabilité voilent-ils une Pyramide de Ponzi ?

Sans doute davantage que des sociétés plus petites.

Les licornes continueront-elles longtemps à surfer sur l’anticipation ?

 

Ni les investisseurs ni les jeunes ingénieurs n’ont envie d’ouvrir les yeux, il est en effet tellement plus confortable de continuer de vivre parmi le merveilleux des fantasmes qu’avec des réalités.

 

Et puis, si le risque est très important pour ces cadres, il est relativement faible pour les investisseurs…

… en effet :

Les banquiers ne conseillent-il pas à leurs clients de mettre 10% dans des placements « à risque » ? Que 10% !

Considérant que toute l’Intelligence Artificielle est à risque, même 10% de tous les placements représente déjà des sommes considérables 

      Sachant que la capitalisation boursière mondiale frôle les 100 000 milliards de $

10% correspond à
10 000 milliards de $ !

Ce qui est dix fois plus que l’estimation rapportée par Camille Lingre !

Une quantité de monnaies disponible aussi prodigieuse ne reste pas longtemps errante.

 

Quel Conquérant pourrait résister à cette formidable manne financière ?

 

 

Un intervenant sur France Culture dénonçait l’IA comme n’étant qu’une « pompe à fric », il est certainement dans le vrai, à ceci près que la pression ne vient pas de celui qui active la pompe mais de celui qui veut que son fric soit pompé  !

Comme il y a énormément d’argent disponible dans le monde, il est arithmétiquement obligatoire qu’une grande partie d’entre eux finissent dans l’escarcelle des entreprises proposant des innovations numériques ... ou autre.

     Il est tentant, puisque c’est la mode, d’habiller ces innovations d’Intelligence artificielle ;

 

 

c’est du marketing élémentaire ; et cet habillage contribue à faire gonfler la renommée de l’IA ... et sa bulle

 

 

Comme ils l’avaient déjà fait pour les subprimes, les banquiers commencent à transformer la fatuité et le fantasme de l’Intelligence Artificielle en produits financiers

Il n’est même pas nécessaire d’utiliser l’Intelligence Artificielle pour vendre les illusions de l’Intelligence artificielle, un bon vieux système numérique suffit.

 

 

Tous les chroniqueurs, comme Camille Lingre, ne voient-ils pas des milliers de milliards se déverser dans l’IA ?  et surtout, et c’est capital pour créer un « bon » produit financier, ces flux ne vont faire que s’accélérer. (voir Crédible dans IA.10.03)

 

 

 

 

 

En juin 2018, pour se rapprocher de l’investisseur sensible aux annonces près de chez nous, un fond français a été lancé.

 

 

Ce qui me surprend, c’est que la réaction des banquiers ait été si tardive. La plupart des articles sur les « fonds de placement dans l’Intelligence Artificielle » datent de 2018

Blockchain

Les cryptomonnaies (bit coins, etc.) sont-elles des Pyramides de Ponzi particulièrement bien montées ? Il semble qu’au moins dans quatre cas sur cinq elles soient des escroqueries

 

 

 

- Arrivera un jour, qui semble proche, où un scénario semblable à celui des Subprimes se produira.

- Ni les banquiers ni les capital-risqueurs n’accepteront de suivre plus loin les fondateurs de jeunes pousses, voire les Licornes, dans leurs rêveries de devenir les maîtres du monde. La « pompe à fric » se désamorcera. Dix ans après la crise des Subprimes, La bulle explosera, le crack sera celui de l’Intelligence Artificielle et dans l’onde de choc, celui des startups, ou le contraire.  

- L'animosité entre Donald Trump et la Silicon Valley aura un effet amplificateur dont le principal bénéficiaire sera la Chine

- Comme en 2008, la confiance s'effondrera.

- La mode de l’Intelligence Artificielle sera passée, une autre éclora.

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