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Publié par Jean-Pierre FORESTIER

- Arrivera un jour, qui semble proche, où un scénario semblable à celui des Subprimes se produira.

- Ni les banquiers ni les capital-risqueurs n’accepteront de suivre plus loin les fondateurs de jeunes pousses, voire les Licornes, dans leurs rêveries de devenir les maîtres du monde. La « pompe à fric » se désamorcera. Dix ans après la crise des Subprimes, La bulle explosera, le crack sera celui de l’Intelligence Artificielle et dans l’onde de choc, celui des startups, ou le contraire.  

- L'animosité entre Donald Trump et la Silicon Valley aura un effet amplificateur dont le principal bénéficiaire sera la Chine

- Comme en 2008, la confiance s'effondrera.

- La mode de l’Intelligence Artificielle sera passée, une autre éclora.

Contrairement avec ce que j’avais écrit dans l’article précédent, avant la grande vague médiatique actuelle, certains banquiers s’étaient déjà exprimés sur l’Intelligence Artificielle…

… et sous la forme prudente propre à l’univers de la banque, l’un d’eux anticipait bien une bulle financière.

Extraits de l’article de Nicolas GALLANT : Intelligence artificielle : le secteur décolle, voici comment investir paru en 2017

 

Pour Caroline Keen, gérante de fonds chez Newton (BNY Mellon).

« Nous peinons à croire [toutes les annonces sur l’IA], mais la rapide montée en puissance de l’intelligence artificielle est en passe de permettre de telles avancées »

Nous avons déjà vu qu’une « rapide montée en puissance » fait frétiller les banquiers, quelque soit le sérieux de la base sur laquelle repose ces accélérations

 

Pour Jacques-Aurélien Marcireau, gérant du fonds EDR Fund Big Data chez Edmond de Rothschild Asset Management

« Dans la science-fiction, l’intelligence artificielle dans sa forme forte renvoie à une sorte de conscience, mais dans sa forme faible actuelle, il s’agit de l’application d’algorithmes sur d’énormes bases de données pour générer des recommandations. »

De la science-fiction aux fantasmes, il n’y a que quelques milliards de dollars !

« Désormais, on entend parler d’IA tous les jours [plusieurs fois par jour en 2018 !], et beaucoup de sociétés se réclament de cette thématique, en reformulant l’argumentaire commercial ou leurs fiches de poste en ce sens ».

Pour beaucoup l’IA n’est en effet qu’un nouvel habillage à destination commerciale et/ou de recrutement d’ingénieurs

 

De plus en plus réaliste, à la question de Nicolas Gallant :

« …mais est-il vraiment judicieux d’investir actuellement [dans l’IA] ? »

Jacques-Aurélien Marcireau répond :

« On peut en douter, [en 2017, il y a eu] une hausse de 35% en moins d’un an […]. Cet engouement, cumulé aux niveaux de valorisation élevés des valeurs high tech associées au thème de l’IA, suggère que ce n’est actuellement pas le meilleur moment pour investir ..."

Lopportunité commerciale incommensurable … décrite par Camille Lingre est déjà passée. Si l’opportunité commerciale existe encore, elle n’est déjà plus incommensurable.

Ceux qui saisissent maintenant cette opportunité sont déjà des traînards, des Laggards, des moutons de Panurge.

Les grandes plus-values ont déjà été réalisées. Et comme l’indique les banquiers par un astérisque dans les présentations de leurs fonds d’investissement :

« Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs et ne sont pas constantes dans le temps »

 

Jacques-Aurélien Marcireau ajoute :

« … et qu’il vaut mieux attendre une correction significative des cours ».

 

Cette « correction significative » n’est-elle pas celle qui est observée aujourd’hui ?

Même camouflées les Pyramides de Ponzy peuvent s’écrouler.

 

 

 

 

Avec les moutons viennent les chevaux, ceux de la « cavalerie » qui permettent Pyramides de Ponzi de paraître debout tant que l’avenir existe.

Jouer avec et sur l’avenir de l’Intelligence Artificielle, c’est exactement ce que font les ingénieurs et les investisseurs.

La valeur réelle d’une entreprise n’apparaîtra que quand elle sera introduite en Bourse ou revendue …

à moins qu’elle ne fasse faillite avant.      

 

Les pyramides de Ponzi  camouflées seront découvertes, les actions distribuées aux collaborateurs ou achetées par des investisseurs atteindront alors le niveau zéro de leur valeur.

    Une alternative, au moins temporaire est de licencier la majorité de ses salariés, comme vient de le faire Theranos.

(je reviendrais certainement sur les heurs et malheurs d'Elizabeth Holmes)

 

 

 

 

 

 

.. à moins que l'entreprise soit devenue trop grosse pour faire faillite.

 

Tesla est-il déjà trop gros pour faire faillite ?

 

Peut-être, mais il est probable que cette compagnie soit démembrée, déjà le magicien Elon Musk a été évincé.

 

… à moins que des intérêts supérieurs viennent perturber la « loi du marché », comme par exemple une bataille entre la Silicon Valley et le président Donald Trump dont le seul gagnant serait la Chine, pour l’Intelligence Artificielle et bien d’autres domaines.

 

Google a refusé un contrat de 10 milliards avec le Pentagone. Des raisons éthiques ont été évoquées, mais l’éthique pacifiste peut-elle résister longtemps à une union sacrée contre un ennemi commun ? … surtout quand de fabuleux intérêts financiers sont en jeu ?   

… à moins que, comme dans les Subprimes (et les pyramides de Ponzi) la faillite vienne de la base …

… que de multiples faillites de multiples jeunes pousses entraînent celle d’un premier établissement financier ou d’une première société de capital risque, et/ou d’une première entreprise même grosse mais qui aurait beaucoup/trop de participations dans trop de startups.  

Pour que la bulle éclate, il suffit simplement que l’Intelligence Artificielle passe de mode, comme les jupes qui raccourcissent ou rallongent.

Souvenez vous qu’il n’y a pas bien longtemps, la mode était à la Bio Tech, avec sur le podium : … Theranos et Elizabeth Holmes

 

 

 

Il est possible, mais beaucoup moins probable, que tous ceux (dont moi) qui dénoncent la fatuité de cette « intelligence » finissent par être entendus et que tout le monde constate bouche bée que le Roi est nu ...

 

 

 

... et que la soi-disant « Intelligence artificielle » apparaisse enfin que comme l’adroit habillage marketing d’un mille-feuille numérique.

   

 

 

 

 

Actuellement, dans l’euphorie médiatique et politique pour l'IA, la parole de ceux qui même ne feraient que douter est étouffée, à l’exception notable de France Culture et de Pour la Science.

Dix ans après,

... le scénario sera donc semblable à celui des Subprimes, sauf que ce ne seront pas des innocents candidats à la propriété de leur maison individuelle qui seront l’aiguille qui crèvera la bulle mais des illuminés fondateurs de jeunes pousses, voire des licornes, attirés par le miroir aux alouettes d’une revente mirifique (et socialement valorisante) mais que ni les banquiers ni les capital-risqueurs n’accepteront de suivre plus loin dans leurs rêveries de devenir les maîtres du monde.

Il s’en suivra une perte de confiance des investisseurs puis des banquiers, non seulement envers les startups et autres licornes, mais envers tout le marché, comme en 2008.

 

D’artifice, l’Intelligence Artificielle n’aura duré que le temps d’un feu,

au moins

jusqu’au lointain d’une Intelligence Biophysique

 

Illusion et parabole : Si, pendant un feu d'artifice, vous regardez une de ces boules de feu à l’infini, vous aurez la surprise de la voir avancer vers vous au lieu de grossir

 

Est-il possible, non pas d’empêcher la bulle de crever, mais est-il possible de choisir les entreprises qui vont survivre, des entreprises qui vont le mieux résister au prochain crash de l’Intelligence Artificielle ?

La meilleure façon de se ruiner

Un Rothschild aurait dit : « il y a trois manières de se ruiner : le jeu, les femmes et les ingénieurs. La première est la plus rapide, la seconde la plus agréable, la troisième la plus sûre ».

Il suffit de remplacer « ingénieurs » par « Intelligence artificielle » ou plus généralement « startups »

 

Les seuls oracles, qu’ils anciens ou modernes, à considérer sont ceux du Paraître social.

Les Régnants sélectionnent les innovations parmi les propositions des Conquérants.

À tout prix, comme Monsieur Jourdain, les Régnants ont la volonté de hausser socialement leur lignée.

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