LA BEAUTÉ AU SOLEIL.2 Le soleil protège
Retour à la page Beauté au soleil.
Retour vers La beauté au soleil. La théorie
L’essentiel :
Soleil, protecteur. Pour tous, y compris Celle/Celui-qui-ne peut-pas-bronzer, une exposition au soleil, régulière, raisonnable mais sans crème protectrice, protège contre le mélanome, et aussi contre d’autres cancers généraux, contre les maladies cardiovasculaires, … Le soleil ouvre l’esprit à la bonne humeur, et la peau à la bonne mine.
Soleil, danger mortel : Celle/Celui-qui-ne-peut-pas-bronzer, celui qui a la peau claire, des taches de rousseurs, etc. et qui pendant son adolescence s’expose pendant des heures au plein soleil risque de développer un mélanome à partir de quarante ans. Il devra être très vigilant dans la surveillance de ses grains de beauté
Rachitisme
Parmi les bienfaits accordés, du bout des lèvres, au soleil, figure l’antirachitisme.
Bien avant que l’on reconnaisse le rôle des UV dans la synthèse de la vitamine D, avant les années 1900, à Paris, aussitôt que le soleil apparaissait, l’instituteur faisait sortir les enfants dans la cour pour qu’ils exposent leurs jambes au soleil.
Vous verrez peut-être sur des photos de famille des années Cinquante de jeunes enfants en barboteuses. En dégageant complètement les jambes, ce vêtement permettait de synthétiser le maximum de vitamine D.
Anecdote.2 : La mutation à la suite de laquelle la peau d’un Homo sapiens a perdu sa pigmentation lui a également permis, à lui et à sa descendance, de synthétiser de la vitamine D sous une pâle lumière. Grace à cette absence darwinienne de pigmentation, ces Homo sapiens ont pu conquérir les régions les moins ensoleillées de la Terre, jusqu’au Cercle Arctique. Certains disent que ce fut pour éviter les Coups de soleil. Les deux raisons sont complémentaires.
Bronzages et protection
Il existe deux types bronzages. Mais avant de continuer, il faut d’abord définir l’Indice de protection
IP pour indice de protection, ou FPS, facteur de protection solaire. Après de lointaines querelles byzantines, le SPF, le sunburn protection factor des anglo-saxons est maintenant identique aux IP et FPS. J’ai encore en mémoire qu’il avait fallu faire appel à la vénérable Commission internationale de l'éclairage pour trancher, en faveurs des mesures effectuées en France.
Le principe est simple. Il correspond à une mesure de temps. Utiliser une « crème solaire » d’indice de 5 permet de rester cinq fois plus de temps au soleil avant d’être victime d’un Coup de soleil, du même Coup de soleil que si on n’avait pas utilisé de crème protectrice.
Cancer, mot qui fait peur. Cancer, mot à manier avec précaution.
Mais aussi, mot utilisé par ceux qui cherchent à montrer leur autorité par la peur. Détestable ! Je déteste tous ceux qui utilisent la peur pour conquérir le pouvoir, ou s’y maintenir. Je les déteste encore plus quand ils prennent les enfants en otage.
C’est par l’éducation et l’information que s’affirme la véritable autorité.
Que dit le dermatologue de Caen :
« … les UVB ont un effet carcinogène … A long terme, si l'exposition est prolongée et répétée, ils [les UVA]… peuvent même provoquer le développement de cancers cutanés. Si les UVA auront une pénétration moindre chez les peaux foncées, elles ne sont pas exemptées de protection. Prenons pour exemple Bob Marley, mort d'un cancer de la peau, sans doute lié à une trop longue exposition au soleil. »
Et comme une sorte de final apocalyptique, il ajoute :
« L'accumulation d'UV va accentuer le risque de mélanome et accélérer le vieillissement de la peau ».
Quel magnifique florilège de demi-vérités !
Reprenons « effet carcinogène » et « cancers cutanés ».
Le pluriel est exact, il y a plusieurs cancers de la peau, il y en a deux, deux qui soient dans notre champ d’étude. Il y a Cancer et Cancer. Un cancer épidermique et un concernant les mélanocytes.
L’épithélioma basocellulaire est un cancer heureusement limité à l’épiderme, c'est-à-dire non malin, c'est-à-dire n’ayant pas de métastases. Limité, mais inesthétique, souvent précédé d’une kératose solaire, il n’apparaît (contrairement au mélanome) uniquement dans les zones exposées de manière chronique au soleil, même par temps couvert ; c’est le cancer des ouvriers des travaux public, des marins et des … golfeurs.
L’élimination des kératoses et des épithéliomas basocellulaires est maintenant un acte médical simple, et remboursé.
La prudence veut qu’ils ne soient pas confondus avec un autre cancer épidermique, le spinocellulaire, heureusement très rare ; selon des observations réalisées en Australie, pays particulièrement attentif aux cancers cutanés, quelques cas de décès ont été enregistrés à la suite d’un épithélioma spinocellulaire, mais dont le diagnostic reste incertain : il s’agissait pour la plupart des cas de malades du SIDA.
Mélanome. Ce cancer se développe à partir d’un « grain de beauté », situé à n’importe quel endroit de la peau, exposé ou non au soleil, le plus souvent non exposé. Le mélanome est un cancer général, à forte malignité s’il n’est pas reconnu et traité à temps.
C’est le danger de Celui-qui-ne-peut-pas-bronzer et qui s’expose de manière intensive aux UVB du soleil, notamment entre 15 et 22 ans.
Celui-qui-ne-peut-pas-bronzer et qui pendant son adolescence pratique quotidiennement la planche à voile en Méditerranée accroît considérablement le risque de développer un mélanome à partir de quarante ans. Si ce type d’imprudence a été commise Celui-qui-ne-peut-pas-bronzer doit impérativement surveiller et faire surveiller l’évolution de ses grains de beauté. Détecté et soigné à temps le mélanome est maintenant tout à fait guérissable.
« Bob Marley, mort d'un cancer de la peau, sans doute lié à une trop longue exposition au soleil. ». Merci, monsieur le dermatologue de Caen pour le « sans doute ». Outre que « sans doute » n’est pas très scientifique, les scientifiques, les vrais, savent que les individus dont la peau est la plus pigmentée, comme Bob Marley, peuvent également être victime d’un mélanome. Les mélanomes des peaux noires sont en général les plus gros, les plus denses, et les plus meurtriers. Ils apparaissent le plus souvent sur le tronc et dans le bas du dos, plante du pied, c'est-à-dire dans des régions peu ou pas exposées au soleil ! Régions anatomiques mal surveillées ! Il est en effet difficile de suivre l’évolution d’un grain de beauté situé entre les deux fesses ! Belle « demi-vérité » que l’exposition au soleil de Bob Marley !
Quant à accuser le soleil, il faudrait également convoquer d’autres responsables du mélanome. D’après les statistiques scientifiques, citons :
- les examens universitaires : les mélanomes sont plus fréquents chez les diplômés !
- certaines professions. Être pompier, policier, membre du clergé, employé de bureau, pharmacien, professeur, … accroît également le risque de mélanome !
- regarder la télévision ou écouter la radio ….. Il est important de noter que toutes ces activités se pratiquent, en général, à l’ombre, c'est-à-dire sans exposition à la lumière solaire.
- l’eau de baignade pourrait constituer un autre risque ! Que cette eau soit celle d’une piscine, couverte ou non, d’une rivière ou l’eau de mer. Mais Celui-qui-veut-bronzer ne doit pas se priver d’une baignade raisonnable, l’augmentation de risque ne concerne que ceux qui passent plusieurs heures par jour dans l’eau, et qui doivent donc plus particulièrement surveiller leurs grains de beauté.
- La consommation d'alcool accroît le risque de mélanome d'un coefficient autant que dix forts Coups de soleil. Au moins selon certaines études, car pour d’autres l’alcool n’aurait aucune incidence sur le risque de mélanome.
Il existe également des facteurs statistiquement protecteurs du mélanome parmi lesquels on peut citer :
- Les bébés, plus exactement, pour une femme d’avoir accouché plusieurs fois de bébés vivants. (J. Westerdahl University Hospital, Lund, Sweden). [Voir aussi le roman Le Divin Parfum des Mages, pour d’autres apports positifs des bébés]
- Les gâteaux et tous les aliments cuits au four : baked goods, such as cake, (observation publiée par W.E. Stryker et al. du Département d’Épidémiologie, Harvard School of Public Health, Boston, MA.).
Malignant melanoma of the skin - not a sunshine story!
Le mélanome malin de la peau – ce n’est pas une histoire de lumière solaire !
Est le titre provocateur donné à leur article par Orjan Hallberg et O. Johansson du Département de Neuroscience, du prestigieux Karolinska Institutet de Stockholm.
C’est aussi une bonne conclusion scientifique de toutes les données statistiques énumérées ci-dessus, y compris celles des gâteaux !
L’autre conclusion est que pour sauver des vies, plutôt que d’accuser le soleil, il faudrait mieux chercher la cause réelle du mélanome. Nous le répétions. Nous le criions !
Maintenant, il semble que les principaux responsables du mélanome aient été identifiés : il s’agirait de Papillomavirus humains. À quand un vaccin ?
C’est en 1978 que, pour la première fois, le grand Frederick Urbach lui-même avait suggéré que les UVA pouvaient agir comme agent antitumoral. Il avait ajouté que The mechanism for this effect is not known.
Les années ont passé apportant au passage des statistiques, plus ou moins anciennes, sur les ouvriers des travaux publics, les marins et les golfeurs moins sujets aux mélanomes que le reste de la population.
Sun exposure is associated with increased survival from melanoma.
L’exposition au soleil accroît la survie des personnes ayant un mélanome,
… est la conclusion provocatrice de Berwick M., et al de l’Université du Nouveau Mexique à Albuquerque (USA) dont les travaux ont réussi à paraître en 2005 dans J Natl Cancer Inst, sous le titre est Sun exposure and mortality from melanoma.
La même année, les Australiens, toujours aussi légitimement inquiets de la progression du nombre de mélanome dans leur pays, concluent que l’exposition chronique au soleil protège contre le mélanome. C’est bien l’excès de protection contre le soleil qui favorise la progression du nombre de mélanome !
Par allégeance au dogme encore en place du soleil nocif, le responsable de l’étude, le professeur Armstrong, ajoute qu’il ne faut pas voir dans ses conclusions « une autorisation de jeter à la poubelle les crèmes et écrans solaires. ». Accordons-lui cette réserve, mais si on veut se protéger des cancers généraux, nous pouvons quand même jeter à la poubelle toutes les crèmes de jour qui contiennent des filtres/écrans solaires ! Ce geste, de plus, limitera les risques de sensibilisation aux filtres solaires, car après avoir utilisé toute l’année des crèmes de jour à indice de protection, Celui-qui-veut-bronzer peut se retrouver intolérant quand une crème solaire lui est nécessaire.
Protège. C’est bien protège que vous avez lu.
Même si le mécanisme n’est toujours pas totalement connu, combien de décennies supplémentaires faudra-t-il pour qu’enfin le rôle protecteur des UVA soit reconnu et que des vies humaines soient sauvées ?
« Le grand air, le soleil, les exercices ont pour la santé la même importance qu’une bonne alimentation » avait notée ma mère en 1931 dans sont cahier de puériculture.
Le simple bon sens des anciens.
Le soleil est une excellente thérapie également pour protéger d’autres cancers généraux.
Le cancer épidermique, le basocellulaire, signe d’une exposition régulière au soleil, serait donc le marqueur d’une protection antitumoral.
L’effet de la vitamine D a été évoqué, cet effet existe mais celle-ci est insuffisante pour expliquer l’ampleur de la protection du soleil contre les cancers généraux. D’autres mécanismes ont été avancés notamment une augmentation de la synthèse d’un anticancéreux naturel, le p53 (mais aussi les Survivin). La synthèse du p53 a été observée à la fois sous l’effet des UVA et des UVB, même quand une faible dose atteint les couches profondes de l’épiderme (celles où le p53 est exprimé).
Donc même une fois que Celui-qui-veut-bronzer est bronzé, il profite des effets anticancéreux du soleil en continuant à prendre des bains de soleil. Les UVA étant plus pénétrants que les UVB, il est logique que ce soient les UVA qui protègent le mieux.
Revenons au malheureux cas de Bob Marley. Contrairement à ce que suppose le Dermatologue de Caen, davantage d’exposition au soleil (il n’y a pas beaucoup de soleil dans les salles de concert ou d’enregistrement !) aurait sans doute protégé Bob Marley de l’évolution de son mélanome. Si l’Afrique noire est la partie du monde où le mélanome est, de loin, le moins fréquent, n’est-ce pas aussi la région la plus ensoleillée ? L’exposition régulière au soleil protège-t-elle les habitants d'Afrique du mélanome, celui qui a tué Bob Marley ?
L’exposition aux mêmes UVA fait également baisser le risque d'une infection par les Papillomavirus humains, ceux qui provoquent le mélanome et d’autres maladies, par exemple le cancer du col de l’utérus…
Maladies cardio-vasculaires. Elles sont moins fréquentes là où on reçoit plus d’UV, moins fréquentes l’été que l’hiver (au moins dans l’hémisphère Nord !).
Certains avancent même que le fameux « régime crétois » serait plus en rapport avec l’ensoleillement de la Crète qu’avec la nourriture !
Selon René Descartes, la glande pinéale, ou épiphyse, était le point de jonction entre l’âme et le corps. Selon certaines cultures orientales ce serait notre « troisième œil ». Peut-être, mais ce qui est certain c’est que sous l’action de la lumière naturelle (c'est-à-dire : celle du soleil) en alternance avec l’obscurité, cette partie du cerveau régule tout notre système hormonal.
Par l’hormone mélanotrope (MSH melanocyte stimulating hormone) Celui-qui-bronze ressent, dès les UVA, du bien être et du plaisir (via l’endorphine b). Par un enchaînement de réactions biochimiques, la teneur en hormones mâles de Celui-qui-bronze augmente et peut même doubler. La libido Monsieur Celui-qui-à-bronzé augmente, comme elle augmente également chez Madame Celle-qui-à-bronzé, tout va bien. La paraître se conjugue ici avec l’être.
Anecdote.3 : La baisse de fécondité masculine observée depuis quelques années n’aurait-elle pas pour origine les crèmes solaires trop protectrices et la fuite devant le soleil ? Ceux qui proclament que le soleil est dangereux sont-il responsables de cette baisse de fécondité ? Il serait intéressant de l’étudier.
Oui aux bains de soleil.
Oui aux longues promenades au soleil, sans crème protectrice, avec juste une crème « hydratante ».
Et si on le supporte, sans lunette, car une partie des bienfaits de la lumière passent par certaines « glandes » situées dans l’œil. L’œil ne sert pas qu’à voir et regarder ! Le bleu et le turquoise remettent à l’heure l’horloge biologique (cycle circadien), ce qui peut être particulièrement utile après un jetlag, ou des nuits un peu chamboulées…
Certains auteurs avaient proposé de mettre des lampes à spectre complet, comme celui du soleil, dans les salles de gymnastique, d’autres dans les salons des maisons de retraite et même les Open spaces. Ces bonnes idées verront peut être le jour, si ce n’est le soleil.
Vieillissement de la peau
Dans les congrès, des orateurs se plaisaient à montrer des photographies de vieux marins ridés.
C’était de l’humour, car un vieux marin ne supporte pas la comparaison avec Celui-qui-veut-bronzer, encore moins avec Celle-qui-veut-bronzer.
Par contre, en plus des mécanismes bénéfiques généraux, pendant son bronzage, il/elle profite de plusieurs effets antivieillissement de sa peau :
- mini peeling, insensible (sans cloque), correspondant à un renouvellement cellulaire accéléré.
- dégradation des protéines oxydées et/ou glyquées,
- remise en forme de protéines dénaturées, par des « protéines de choc thermique » (HSP27),
- épaississement de la peau, quand elle mincit avec l’âge. L'accroissement de l'épaisseur de l'épiderme est un des tests d'efficacité de produits anti-âge. Sauf, qu'hélas, le soleil n’épaissit plus les peaux très âgées.
- neutralisation des radicaux libres par la mélanine, celle qui est incorporée aux mélanosomes. Non seulement les radicaux libres générés par les UV mais aussi ceux de quelque « pollution urbaine » à laquelle sera soumis(e) Celle/Celui-qui-veut-bronzer quand elle/il aura quitté la volupté des plages ensoleillées.
Les enfants.
Les enfants sont souvent pris en otages par les dogmatiques de l’anti soleil. S’il est stupide, pour rester poli, de laisser un enfant sous le soleil sans protection, un Coup de soleil ne va pas augmenter le risque de mélanome.
À condition que l’enfant ait moins de quinze ans, d'après Véronique Bataille au St Thomas Hospital (London).
"Sunburns before the age of 15 years were not associated with melanoma"
C’est la tranche d'âge entre 13-15 et 20 ans qui la plus vulnérable au soleil, et aussi aux infections par les Papillomavirus humains. C’est aussi un âge auquel il est difficile d’imposer l’utilisation d’une crème protectrice (voir aussi mon article : Le cancer, un terrible effet secondaire de l’évolution ?) !
De toute façon, Celui-qui-veut-bronzer agit de manière volontaire et responsable. Ce qui, par définition, ne peut pas être le cas d’un mineur. Une protection raisonnable contre le Coup de soleil est indispensable ; raisonnable car il ne faut pas priver l’enfant du plaisir des jeux de la plage. Bob ou casquette sont un peu illusoires, combien de temps vont-ils rester sur la tète du bambin ? Le T-shirt est un bon compromis, si les joyeux barbotages dans les flaques ont éliminé la crème protectrice, un éventuel Coup de soleil ne concernera qu’une surface limitée. Celui-qui-veut-bronzer doit prévoir pour ses enfants plusieurs T-shirt, et des sacs en plastique pour mettre ceux qui ont été mouillés! Ce « prévoir » est une excellente introduction au paragraphe suivant.
Suite vers Comment bronzer :