NMF et autres hydratants
Des substances présentes dans l'épiderme, comme le NMF, ou ajoutées avec les produits cosmétiques, comme la Vaseline ou le glycérol pourraient agir également en modifiant la part d'eau comme-de-la-glace
NMF
NMF pour Natural Moisturizing Factor est le terme proposé par Jacobi, en 1958, pour désigner l'ensemble de petites molécules qui peuvent être extraites par lessivage à l'eau du stratum corneum isolé.
Représentant environ 20% du la masse du stratum corneum pour 10-14% d'eau (pour 70% dans le reste du corps humain), le NMF peut être considéré comme présent "à très forte" concentration !
L'absence d 'eau organisée comme de la glace dans le stratum corneum a été observée par Monika Gniadecka, mais, situé en dehors de la zone de kératinisation (stratum granulosum) est probable que le NMF ne joue qu'une rôle modeste, voire aucun, dans ce processus.
L’urée est un agent chaotropique reconnu, c'est-à-dire détruisant les liaisons hydrogène,
à l'inverse, l’acide lactique, les acides aminés libres et le PCA (acide pyrrolidone carboxylique) pourraient créer des liaisons hydrogène particulières entre l'eau et les kératines.
Le NMF pourrait avoir un rôle dans
- les propriétés mécaniques de la couche cornée, comme assouplissant, plastifiant.
- la composition du microbiote cutané (le NMF fournit des métabolites
Le NMF est composé (approximativement):
- d'acides aminés libres : 50% (notamment l'histidine et la glutamine ainsi qu'un acide aminé modifié : l'acide pyrrolidone carboxylique = PCA). L'ensemble proviennt de l'hydrolyse de la filaggrin) (voir Filaggrin breakdown to water binding compounds during development of the rat stratum corneum is controlled by the water activity of the environment)
- d'acide lactique : 12%;
- d'urée : 7%;
- de sodium : 5%;
- de potassium : 4%;
- de chlorure : 6%; etc.
Autres "hydratants"
D’autres « hydratants » reconnus comme la Vaseline® Petrolatum (hydrophobe) et le glycérol (hydrophile) seraient en réalité également des pièges/capteurs d’eau-comme-de-la-glace.
Directement pour la Vaseline (étudié par Wiechers en 2003), indirectement en modifiant la structure des bicouches céramidiques.
Le glycérol pourrait, être non seulement une « hydratant »/structurant mais aussi un métabolite de la flore du stratum corneum. Un prébiotique qui nous permettrait de chouchouter nos gentilles bactéries. Il contribuerait ainsi également à l’homéostasie de l’épiderme.