Quand les femmes affirment leur liberté par leur façon de s’habiller- La Minijupe
Après la Rome des « toges fleuries », la Californie des Flappers, la France des Garçonnes, plus près de nous, dans les années soixante, les femmes ont, de nouveau, affirmé leur liberté par leur façon de s’habiller.
Dans ses commentaires à mon article, Monsieur Lucien David Langman, que je remercie, apporte une précision particulièrement pertinente sur l’histoire de la Minijupe.
La première minijupe a été créée par Jean Raymond, tailleur à Paris
… et achetée en fin de saison par Mary Quant dans une boutique à Saint-Tropez, la suite vient d’être décrite …
Ce début à Saint-Tropez n’est pas anodin. Je cite Monsieur Langman : « Saint-Tropez, endroit où les femmes se sentent libres et capables de porter des habits révolutionnaires, endroit de référence et de libération de la femme »
La période est également révélatrice, après un été passé sous un soleil euphorisant et le soir dans des danses un peu folles, la jeune femme est prête à prolonger l'affirmation de sa liberté par sa façon de s’habiller.
De plus, la fin de saison, dans les stations balnéaires était, au moins à cette époque, la période pendant laquelle se décidaient les tendances pour l’année suivante.
De son côté, en 1951, André Courrèges était entré chez Balenciaga,
où il rencontre Coqueline, sa future épouse et complice ….
« Balenciaga est notre maître à tous » reconnaîtra Christian Dior, qui en 1947 avait crée le New Look.
En 1961, André Courrèges créé sa propre Maison
« André et moi avions besoin de nous éloigner de l'influence de notre mentor, Balenciaga. L'objectif était de garder sa philosophie et son raisonnement mais de l'adapter dans quelque chose qui pouvait être accessible à la nouvelle et jeune génération »
Cocqueline Courrèges
Une double page du Courrèges par Erik Orsenna, où Coqueline porte le double collant et la mini jupe. Les dessins à l’arrière plan sont de Coqueline et d’André.
« Ni moi, ni Courrèges n'avons eu l'idée de la minijupe. C'est la rue qui l'a inventée ». Dira, très modestement, Mary Quant.
La façon de s’habiller n’est pas neutre, si elle se retrouve « dans la rue », elle correspond à un phénomène de société qui reflète une (r)évolution socioculturelle profonde.
Avec la Minijupe, la femme affichait sa liberté, en dehors de toute considération politique partisane !
La liberté des mœurs acquise en 1968 rappelle celle des Romaines à « toges fleuries », celles
des Flappers et autres Garçonnes.
Avant Mary Quant, montrer ses genoux était indécent, la Minijupe dévoile les cuisses !
Toutes les femmes peuvent porter des mini jupes/robes, les maigres comme les grosses ....
...et même les laides.
Surtout les laides, …
L’émancipation de la Minijupe se situe dans un environnement économique (Trente glorieuses), sociétal (Mai 1968), culturel et juridique.
Parallèlement à la Minijupe, le Pantalon est une façon différente d’affirmer sa liberté.