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Publié par Jean-Pierre FORESTIER

 

En bref :

La science et la philosophie confirment que plus la femme est dans sa période féconde, plus elle est attirée par des hommes symétriques (c'est-à-dire qui ont de bonnes qualités génétiques, etc.) mais …

 

- Bonjour Professeur.

- Bonjour, Axiothée. Tu me sembles impatiente.

- Naturellement, Professeur, cette l‘influence, présumée, de nos hormones sur notre attirance, nous les femmes, soit vers la virilité d’un homme, soit vers sa Beauté sociale …

- T’agace, n’est-ce pas, Axiothée ?   

- Beaucoup, Professeur. Mais voyons en les fondements scientifiques. C’est bien la leçon du jour, n’est ce pas ?

- Une équipe scientifique a utilisé des photos d’hommes. Ces photos avaient été modifiées de manière à rendre ces hommes plus ou moins symétriques, puis toutes ces photos ont été soumises au jugement d’un jury de femmes.

Ces femmes ont classé les photos en fonction de l’attrait qu’elles éprouvaient envers les hommes représentés sur ces photos.

- S’ils étaient plus ou moins jolis garçons.

- C’est cela, Axiothée. Sauf que cet attrait a été restreint à la mesure des symétries des jolis garçons choisis par ces femmes.

Sur ce graphique, chaque carré noir...

- Des carrés ?

- Ces carrés sont comme des points, sauf qu'ils sont carrés. Chacun représente la mesure de cette symétrie en fonction de la probabilité de conception de la dame, déterminée d’après la date de ses dernières menstrues.

- Bon ! Bon ! Bon ! Et après, Professeur ?

- Un traitement statistique montre que plus la femme est en période de conception, plus son attrait pour les hommes symétriques est important.

- Magie des statistiques ! Mais, moi, Professeur, sur ce graphique, je ne vois que des petits carrés dispersés un peu partout !

- Tu n’as pas tort, Axiothée. J’ai promis de revenir à ces exceptions. Mais d’abord, ce graphique et son traitement statistique montrent scientifiquement la tendance énoncée la leçon précédente.

- Encore nos hormones !

- Plus la femme est en période féconde plus elle a tendance à choisir des partenaires symétriques c'est-à-dire qui ont les qualités associées à la symétrie ; résistance aux maladies, aux parasites, …. qualités dont pourra profiter son enfant, sa lignée, la cité et … toute l’espèce Homo sapiens.

La suite devrait te rassurer.

- Me rassurer ?

- Par la philosophie, Axiothée. Cette tendance biologique de la beauté masculine donnée par le graphique peut être considérée comme l’illustration la thèse que développe le philosophe Arthur Schopenhauer dans La métaphysique de l’amour sexuel :

« … c'est … le vouloir-vivre [Lebenswille] du nouvel individu [l’enfant qui naîtrait de l’union de la femme et de l’homme]… [qui] dans cette rencontre de regards pleins de désir s'allume déjà [de] sa prochaine existence ; elle s'annonce pour l'avenir comme une individualité harmonieuse et bien combinée. Ils [l’homme et la femme] sentent le désir de s'unir réellement, de se fondre en un être unique pour continuer à vivre en lui, et ce désir trouve sa satisfaction dans la procréation [potentielle] de l'enfant, en qui leurs qualités transmissibles à tous deux se perpétuent, confondues et unies en un seul être. ».

- … ?

- Autrement dit, Axiothée : tout à fait inconsciemment, …

- Je vous écoute, Professeur.

- Inconsciemment, la femelle d’Homo sapiens, poussée par le vouloir-vivre de son espèce, par son regard plein de désir. Ou au moins par son regard évaluateur, la femme apprécie un homme, le trouve joli garçon, d’après les qualités harmonieuses et transmissibles que pourraient avoir l’enfant qui naîtrait de leur union.

- Et ces qualités sont celles associées à la symétrie, n’est-ce pas Professeur ?

- Oui, Axiothée, et, évidemment, ces qualités sont d’autant plus profitables à l’espèce que la femme est dans sa période la plus féconde.

- Évidemment ! Bon ! Bon ! Mais je ne vois pas en quoi je peux être rassurée!

- Par la philosophie, Axiothée. La philosophie n’est-elle pas la prise de conscience humaine du réel par la raison ?

Beauté, biologie et philosophie.

De plus, par cette union en un seul être, Schopenhauer définit, à sa manière, également le fondement de la Beauté sociale.

- C’est votre Schopenhauer qui devrait me rassurer !

- Oui, Axiothée, c’est un grand philosophe.

- Pour moi, c’est surtout un grand misogyne !

- Effroyablement, c’est vrai, Axiothée, et ce n’est pas là le moindre de ses défauts, mais c’est aussi un des très rares philosophe à avoir étudié la physiologie et de l’avoir utilisée dans sa philosophie.

J’ajouterais aussi Aristote, tout aussi effroyablement misogyne.

- Pourquoi Schopenhauer serait-il acceptable dans sa métaphysique de la vision amoureuse et inacceptable dans sa misogynie ?

- Ta remarque est d’une très grande pertinence, Axiothée. Elle est très générale. Nous en avons déjà un peu parlé dans la Leçon 15.02 sur la face sombre des auteurs comme Rousseau, Louis-Ferdinand Céline, Jean-Paul Sartre ou Victor Hugo.

- En somme, Professeur, vous, et les autres, vous choisissez chez les philosophes que ce qui vous intéresse !

- Peut-être, Axiothée. Peut-être !

- Bon ! Et ces carrés dispersés partout ?

- Les écarts importants à la tendance, c'est-à-dire ceux figurés par les carrés qui sont très éloignés de la droite statistique ont plusieurs significations.

Il faudra plusieurs leçons pour les étudier.

Dès à présent, sachant que la tendance (de l’attrait des femmes fécondes pour les hommes symétriques) montrée par le graphique est ce qu’il y a de plus animal dans Homo sapiens.

Les exceptions, et la grande diversité, le rendent un peu plus sapiens.

- Plus humain ! C’est cela ! et bien, au revoir, Professeur.

- Oui, et, plus qu’humain, Axiothée. Nous y reviendrons, mais permets-moi une dernière remarque avant de nous séparer.

- … ?

- La couverture de La métaphysique de l’amour sexuel éditée par Mille et une nuit est particulièrement savoureuse.

- L’huître ?

- Exactement, Axiothée.

- Cette savoureuse huître, Professeur, ne sous entend-elle pas qu’en amour si on suit votre Schopenhauer, l’espèce humaine n’a pas plus de raison qu’une huître ?

 

- C’est certainement le message qu’a voulu faire passer cette couverture. Il y aurait pu y avoir aussi du champagne puisque Schopenhauer note que pour certains « les huîtres et le champagne constituent le summum de l'existence » !

Mais le sous-entendu de la couverture est peut-être plus subtil puisque les huîtres, comme le champagne d’ailleurs, étaient considérés, encore récemment, comme des aphrodisiaques !

- Aphrodisiaque, amour ! Le summum de l’existence. Bien sûr, Professeur, bien sûr.

- Je te vois sourire, Axiothée.

- C’est qu’en argot, Professeur, l’huître a aussi une autre signification

- Et laquelle, Axiothée ?

- l’huître représente le sexe féminin.

- … !

- Comme la moule...

- Tu me l’apprends, Axiothée. Cela rend cette couverture d’autant plus ambiguë.

- À bientôt, Professeur.

- À bientôt, Axiothée. 

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