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Publié par Jean-Pierre FORESTIER

Les femelles sont les moteurs de l’évolution

- Bonjour Professeur.

- Bonjour Euphrosine.

- Avant, Professeur, que vous n’alliez plus loin dans votre système Régnants/Rebelles/Conquérants, pourriez-vous revenir sur le principe de

« plus que la descendance avec sélection naturelle, l’idée novatrice de Darwin est la descendance avec modification », que vous avez cité. J'ai bien ma petite idée, mais ...

- Je t’écoute, Euphrosine.

- Une descendance, Professeur, pour les Homo sapiens, ça ne se fait pas tout seul ! 

- Pas que pour Homo sapiens, Euphrosine ! Conscient de cette obligation, déjà Charles Darwin, avait nuancé et amélioré sa théorie par ce qu’il a appelé « la sélection sexuelle », par analogie avec la « sélection naturelle »

- « sélection sexuelle » ?

 

- L’exemple donné par Darwin dans L'Origine des espèces est que
" Pour certaines espèces, les mâles luttent pour la possession des femelles, le perdant, aura aucun ou peu de descendants. »

 

- Je ne sais pas, Professeur, si Homo sapiens est compris dans ces « certaines espèces ».

- Si Darwin a réussi à s’abstraire de la religion créationniste, il s’est laissé complètement submergé par l’ambiance de la suprématie du mâle qui prévalait à cette époque, ce qui expliquerait « les mâles luttent pour la possession des femelles, » !

- Le machisme victorien !

- Pas que victorien, Euphrosine. « Une maison de poupée » est une accusation cinglante de ce « machisme » et a été écrit par un Norvégien.

 

Cette pièce de théâtre aurait pris forme après une série de discussions entre l’auteur, Henrik Ibsen, et son épouse Suzannah ;

 

après que celle-ci ait lu De l'assujettissement des femmes de John Stuart Mill, lui-même inspiré par son épouse : Harriet.

...

... Ces influences féminines ne nous éloignent à peine de notre sujet, mais pour rester purement Naturalistes : on observe que la femelle et le mâle se sélectionnent, disons mutuellement, après une parade nuptiale.

- Dans une parade nuptiale, Professeur, les mâles font les « beaux » et ce sont les femelles qui choisissent.

- Faire le « beau », Euphrosine, c’est en réalité rarement une lutte physique mais généralement une lutte du "paraître". Dans mon article mon article Le Paraître des dinosaures et le marketing, les femelles dinosaures ont choisi les mâles qui avaient le plus beau plumage.

- Et l’un d’eux s’est envolé. C’était le premier oiseau ! Quel bel exemple de succès de l’évolution, grâce aux femelles, Professeur !

- Je te l’accorde pleinement, Euphrosine. Revenons à la sélection sexuelle.

Le choix d’un partenaire destiné à la reproduction est fondamental, car c’est ce choix qui est le moteur de l’évolution.

Prenons l’exemple des girafes.

- … ?

- Jean-Baptiste de Lamarck fut le premier à proposer une théorie l’évolution. Son hypothèse reposant sur la transformation des êtres vivants : le transformisme. Selon ce savant du début du XIXème siècle, « ce sont … les habitudes, la manière de vivre et toutes les circonstances influentes qui ont avec le temps constitué la forme des animaux. »

Il donna comme exemple le cou des girafes qui s’allongea, se transforma, au fur et à mesure que celles-ci essayèrent de brouter des feuilles de plus en plus hautes.

- … ?

- Cette théorie, Euphrosine, est maintenant abandonnée, au moins dans sa simplicité, j'aurais l'occasion d'y revenir. Et en son temps, cette théorie fut tournée en dérision par Darwin (et plus encore, et de façon particulièrement ignoble, par Cuvier, il est vrai que ce dernier était un pur créationniste).

Peux-tu énoncer, Euphrosine, quelle est, selon la théorie de Charles Darwin, l’origine des longs cous des girafes.

- … ?

- Il te suffit de transposer, Euphrosine,…

- Il semble, Professeur que ce serait : La sélection naturelle fait qu’au sein de l’espèce des girafes, ou plutôt les ancêtres des girafes)

- Ce serait le Canthumerix, l’ancêtre commun de la girafe et l’okapi, ce dernier ayant gardé un cou court. Continu, Euphrosine  

- … les individus Canthumerix les mieux adaptés à brouter des feuilles les plus hautes se reproduisent davantage que les autres.

 

- Très bien, Euphrosine. Mais pourquoi « se reproduisent davantage que les autres » ?

- C’est justement la question que je voulais vous poser, Professeur !

- Je pense que tu peux y répondre toi-même, Euphrosine.

- … ?  

- Laisse-toi guidée par l’exemple des plumes chatoyantes qui ont conduit certains dinosaures à devenir des oiseaux.

- ... ?

- Admettons, Euphrosine, qu’un Canthumerix ait subit une mutation naturelle et que cette mutation lui ait donné un cou plus long que ses congénères.

Ce plus long cou, il ne l’a pas obtenu en s’étirant vers des feuilles plus hautes, mais par les hasards de la génétique.

Ces hasards ont fait qu'il est né avec ce cou plus long que les autres girafons. Devenu adulte, il pouvait disposer de davantage de nourriture en mangeant les feuilles plus hautes, notamment celles des acacias si riches en protéines.

Admettons maintenant que ce Canthumerix ait été un mâle.
Quelle hypothèse peux-tu faire, Euphrosine ?  

- … ?

- Que s’est-il passé, Euphrosine, quand ce mâle est devenu adulte et put se reproduire, avoir une descendance ?

- J’y suis, Professeur. Les femelles trouvèrent que ce long cou donnait beaucoup de charme à ce mâle. Elles en tombèrent amoureuses et le choisirent comme partenaire sexuel.

(Les femelles d'Homo sapiens ne préfèrent-elles pas aussi les hommes grands ? de six pieds de haut pour être précise !)

- Si tu le veux bien, Euphrosine, laissons de côté ta parenthèse.

... pour ajouter ma propre parenthèse,

- ... !

- J’ajoute que le long cou est ce qui nous apparaît à nous comme le plus visible mais il est probable que d’autres critères ont séduit les femelles. En broutant davantage de nourriture en mangeant les feuilles plus hautes, notamment celles des acacias riches en protéines, le mâle était plus musclé.

- Plus fort, plus séduisant ...

- Exactement, Euphrosine, la beauté des hommes est dans le regard des femmes (voir leçon 22 de l’École de la Beauté)

 

Moins romantique, pardonne-moi, Euphrosine : son urine, et ses bouses, devaient être le témoin de sa grande consommation de protéines, de même que son odeur corporelle.

- Le parfum des girafes mâles ! Le Pour un Homme de Caron des girafes mâles !

- Pour en revenir à l’évolution, Euphrosine : Les femelles ne s’étirèrent pas le cou pour brouter plus haut, mais choisirent un partenaire reproductif par … amour.

- "Choisir", Professeur ?

- C’est bien choisir, Euphrosine, car même si les mâles essaient continuellement de « flirter », … Je vois à ta mimique que tu fais un parallèle avec une autre espèce, plus près de nous !

- Je pense au Flappers californiennes qui ne concevaient les relations amoureuses que si elles en prenaient l'initiative

- Excellente remarque, Euphrosine, mais je continue sur les girafes …

Chez la girafe, c’est la femelle qui s’offre au mâle qu’elle a choisi, au moment qu’elle a choisi. Pour que le message soit bien clair, elle s’offre en position de copulation.

- Du vrai « rentre-dedans » …

- … ?

- Euh, c’est une expression, Professeur.

- Très concrète, dans ce cas Euphrosine.
Pour rester Naturalistes, nous pourrions même dire que par ce choix la femelle girafe a effectué une sélection.

L’idée novatrice de Darwin

n'est pas la "sélection naturelle", Jean-Baptiste Lamarck l'avait parfaitement théorisée, mais bien la descendance avec modification, c'est à dire une descendance par sélection sexuelle.
Appliquée à l'exemple des girafes utilisé aussi bien par Lamarck que Darwin,  l’évolution sexuée devient celle du dessin ci-dessous :

 

 

- Mais alors, Professeur, par amour, les femelles des ancêtres des girafes jouèrent le même rôle que les éleveurs de chevaux observés par Darwin ! La sélection sexuelle rejoint la sélection artificielle !

- D'une certaine façon, oui, Euphrosine.

- J’en déduis, Professeur, que ce sont les femelles qui, par leurs choix judicieux, font que dans une même espèce, « les individus les mieux adaptés à leur milieu se reproduisent davantage que les autres ».

- Félicitations, Euphrosine ! Tu viens de viens de retrouver les conclusions de Charles Darwin lui-même.

- « discernement », Professeur, « goût » et « volonté » ! Voilà exactement comment la « sélection naturelle » est améliorée par le choix des femelles ! Plus exactement par leur choix amoureux. Mais …

- Mais …, Euphrosine ?

- Mais, Professeur, si au lieu d’un mâle, c’était une femelle Canthumerix qui ait bénéficié de la mutation, cette mutation qui a donné un cou plus long ?

 

- Devenue adulte, elle aurait pu atteindre des feuilles plus haut placées

et mieux nourrir ses petits, c’est la part de « sélection naturelle » de Darwin. …

 

Par les lois de la génétique, cette fois de Mendel, certains girafons ont pu avoir aussi un cou plus long.

- Girafons, qui une fois devenus des adultes plus forts, et au cou plus longs, auraient été plus courtisés.  _

 

.

- Mais, si j’ai pris l’exemple un mâle, c'est, Euphrosine, que la gestation de la girafe est d’environ quinze mois, ajoute une année de plus avant le sevrage …

- Je comprends, Professeur. ... Tandis qu’un mâle peut être choisi par plusieurs femelles Canthumerix. La « descendance avec modification » est plus efficace !

- Exactement, Euphrosine.

- Ma conclusion est claire, Professeur.

- Quelle est-elle, Euphrosine ?

- Les femelles sont le moteur de l’évolution ! Je m’en doutais un peu. C'était ma petite idée. Au revoir, Professeur.

- Euh ! J’avais d’autres éléments à ajouter …

- … c’était sans doute, Professeur, que non seulement la femelle d’Homo sapiens est très belle, mais aussi que c’est elle, par son intelligence, son sapiens, qui a fait parvenir Homo sapiens à ce degré de l’évolution.

- Euh ! … sans doute Euphrosine,

 

 

 

_

_

 

Consentement des femmes

Ajouté le 04/03/2022

La « volonté » observée par Darwin n’est-elle pas placée beaucoup plus haut que le consentement ? Le consentement des femmes. Consentement associé, à juste titre, à la liberté des femmes.

Si la femme choisit, le consentement n’est-il pas automatique ? manifeste ?

#MeToo, et #balancetonporc, en dénonçant les « tentatives de rapport forcé », les « agressions sexuelles » « harcèlement sexuel », ont replacé le consentement, au sommet de l’actualité féministe.

Les revendications pour le consentement apparaissent d’autant plus légitimes que l’absence de consentement est « contre nature », plus exactement contre évolutif

Contre évolutif mais issues d’une autre volonté, celle des Régnants à maintenir leur pouvoir social et sociétal.

Quantité versus qualité

Il est vrai qu’une observation trop rapide peut conclure à la prédominance masculine ! Mais ce n’est qu’une prédominance quantitative, puisque les mâles ne peuvent transmettre une mutation qu'en quantité beaucoup plus importante

Libre de leur choix, les femelles permettent une transmission qualitative.
La « volonté » des femmes est
la clé d’une évolution de qualité. 

Retour vers

 

 

Pour régner et perpétuer leur lignée, les Régnants imposent des règles. Ces règles sont transgressées par les Rebelles.
Certains Rebelles deviennent des Conquérants, de nouveaux territoires/systèmes/symboles.
Après l’effervescence des inventions/conquêtes, vient la consolidation.
La Rébellion ne peut se faire que contre les Régnants, mais une conquête n’est pérennisée qu’à partir du moment où des Régnants, la récupèrent, la consolident, l’absorbent, la digèrent et la gèrent.

 

 

Vers 

Que ce soit à la suite d’une modification génétique aléatoire (Darwin) ou d’une modification épigénétique (Lamarck), la sélection appartient aux femelles : le genetic’amor

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