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Publié par Jean-Pierre FORESTIER

Plus que l’ivermectine, ne serait-ce pas davantage la gale (Sarcoptes scabiei) qui protégerait contre les formes sévères du Covid-19 ?

Comment ? Par les sécrétions anti-inflammatoires de cet acarien.

Pour arriver à cette hypothèse,  comme dans un roman policier, il m'a fallu reprendre l’enquête à son point initial : les observations de Charlotte Bernigaud dans un EHPAD de la région parisienne. Voir § observations.

(EHPAD = établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes ; sachant que la vie en collectivité constitue un des facteurs favorisant la transmission de la gale)

Charlotte Bernigaud écrit : « Lors d’une épidémie de gale en EHPAD où les résidents ont reçu de l’ivermectine par voie orale, nous rapportons son impact sur la Covid-19 survenue en parallèle. »

N'est-ce pas seulement :  Lors d’une épidémie de gale en EHPAD, nous rapportons son impact sur la Covid-19 survenue en parallèle." ?

Les procédures utilisées par Sarcoptes scabiei  ...

… pour rester dans l’épiderme, puis le derme, sans se faire éliminer par le système immunitaire de son hôte humain, sont diverses.

Le cycle de vie de ce parasite est particulièrement varié, et certaines phases le rende particulièrement vulnérable. Il doit se protéger (se faire accepter) pendant :
- son installation dans l'épiderme
- que le male et à la femelle s’accouplent

- que la femelle creuse son sillon (tanière = burrow) dans le derme, et pond.
- que les œufs éclosent,
- que la larve de se nourrit, puis sort du sillon
- et surtout la larve doit effectuer plusieurs mues avant de devenir une nymphe puis, enfin, un sarcopte adulte.
            L’ensemble du cycle parasitaire de Sarcoptes scabiei durant environ vingt jours.

 

"Chez l'homme, les symptômes cliniques (inflammation cutanée) de la gale peuvent ne pas apparaître pendant 4 à 8 semaines après l'infestation initiale. … ce retard est le résultat de la capacité de l’acarien à moduler de multiples aspects des réponses inflammatoires et immunitaires de l’hôte."

D'abord, pour pouvoir s’introduire dans l’épiderme, Sarcoptes scabiei (avec sa salive ?°) modifie le système immunitaire de l’épiderme, dont celui de la Cellule de Langerhans (y compris le système immunitaire fixe ?)

     Ensuite, pour pénétrer dans le derme et y persister, le parasite stimule  « d'autres cellules, notamment les fibroblastes, les cellules endothéliales de la microvascularisation et les cellules effectrices immunitaires »
        Cette stimulation provoque une modulation « de multiples aspects des réponses inflammatoires et immunitaires de l’hôte ».

Au sujet des modulations immunitaires provoquées par Sarcoptes scabiei, voir notamment les publications de Michael Markey (Wright State University, Dayton, Ohio, USA) et de Shelley Walton (University of the Sunshine Coast, Maroochydore, Queensland, Australia)

 

Même s’il est tué par l’ivermectine, les sécrétions anti-inflammatoires de Sarcoptes scabiei peuvent persister "pendant 4 à 8 semaines après l'infestation initiale" 
pour les œufs puissent éclore, pour que les nymphes puissent se transformer, etc. .

A fortiori, ces sécrétions persistent si des Sarcoptes sont encore vivants.

Si tous ces parasites avaient été éliminés pourquoi Charlotte Bernigaud et ses collègues ont-t-ils jugé  utile de donner une deuxième dose, sept jours après la première (alors que la posologie habituelle n’est qu’une seule dose) ; et même un troisième dose pour la première patiente traitée ? (voir Observations)

Le système anti-inflammatoire multiple mis en place par Sarcoptes scabiei pour s'implanter et se reproduire permet-il d’éviter l’orage cytokinique ?
et cantonner ainsi l’infection par les SARS-Cov à sa phase virale et bénigne ? même pour les personnes présentant une comorbidité à risque de COVID-19 sévère. comme de nombreux résidents  des EHPAD 

« Parmi les résidents, 90,9 % (10/11) ont eu une COVID-19 minime, sans oxygène ou hospitalisation, aucun mort. » ?

Serait-ce l’est l’effet anti-inflammatoire des sécrétions de Sarcoptes scabiei qui protège les malades des formes sévères des Covid.

 

L’effet virucide observé in vitro, serait-il mineur dans le contexte du Covid, ou limité aux phénotypes des obèses et/ou des personnes très âgées ?

 

Si l’ivermectine agissait sur les Covid comme virucide, ne réduirait-il pas préférentiellement la phase virale ?
Or pour les infections par le SRAS-Cov2 qui ont été diagnostiquées

« 11 sujets présentaient une COVID-19 probable ou certaine »
… c’est un effet protecteur de la dégradation de la maladie vers la phase inflammatoire qui a été observée.
« Tous les cas observés de COVID-19 dans l’EHPAD-A « traité » par ivermectine étaient mineurs »

Si l’effet de l’ivermectine sur les Covid était celui d'un virucide, n’agirait-il pas préférentiellement dans la phase virale ? Or c’est un effet protecteur de la dégradation de la maladie vers la forme sévère qui a été observée.

Par ailleurs, à ma connaissance, aucune étude ne fait état d’une activation, ou non, du système immunitaire fixe à Récepteurs à l’amertume.

Effet protecteur des parasitoses

Les personnes parasitées par la toxoplasmose Toxoplasma gondii présentent un « retard » dans l’infection du Covid-19.
L’action antivirale pourrait être celui apporté par la Dense Granule Protein-7 (GRA-7) sécrétée par Toxoplasma gondii  

De son côté, les sécrétions anti-inflammatoires de la gale (Sarcoptes scabiei) protégerait contre les formes sévères du Covid-19 ?

 

D’autres parasitoses protègent-elles du SARS-Cov2 ? 

L’Asie du Sud-Est est la partie du monde où la gale est la plus présente. (source)
N’est-ce pas aussi la région du monde qui a été la moins longtemps « touchée » par les Covid ?

…  de Charlotte Bernigaud, Hôpital Henri Mondor (Créteil, France) et QIMR Berghofer Medical Research Institute (Brisbane, Australie), et ses collègues :

Le 6/03/20 : patiente de 66 ans = résidente-1, EHPAD-A (Seine-et-Marne, France), hospitalisée pour gale profuse. …, a reçu 3 doses d’ivermectine (400 ou 200 μg/kg en insu ; J0-J7-J14). Trois autres résidents avaient une gale ; et résidents et personnels ont reçu l’ivermectine 200 μg/kg J0–J7 (n = 121). Retour de la résidente-1 à l’EHPAD-A le 17/03 (plan blanc).
69 résidents : âge médian 84–94, 78,3 % de femmes) et 52 membres du personnel par l’ivermectine ;
(pourquoi deux doses alors que la posologie habituelle est d’une seule dose ?)

Sérendipité ?
« Les cas probables ou confirmés de COVID-19 de l’EHPAD entre 5/03 et 15/05/2020 ont été identifiés. 98,6 % au moins présentait une comorbidité à risque de COVID-19 sévère. »
     « Tous les cas observés de COVID-19 dans l’EHPAD-A « traité » par ivermectine étaient mineurs, sans décès durant la période d’étude, alors que les résidents des EHPAD « contrôles » [sans ivermectine], appariés selon âge, effectif et niveau socio-économique, ont montré une fréquence de COVID-19 et une mortalité plus élevées. »

 

 

Remarque : la sérendipité avait déjà à l’origine d’un espoir d’utilisation d’une autre molécule dans le « contexte du Covid-19 » : un antipsychotique : la chlorpromazine
Voir Comment agit la Chlorpromazine ? Comme d’autres substances amères ?

L’histoire de la gale a été sujette à bien des contre-verses

Voir l’article de Danièle Ghesquier-Pourcin L'affaire de la gale : histoire d'un concept scientifique

« Au XIXe siècle, les médecins accusent un jeune docteur en médecine d'avoir falsifié ses travaux pour prouver l'existence du parasite de la gale. Leur argumentation révèle tous les obstacles qui les empêchaient d'envisager cette idée. »

 

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