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Publié par Jean-Pierre FORESTIER

L’essentiel :

La cellule de Langerhans négocierait-elle la permanence et la rémanence du microbiote de nos Chosmo epidermis ?

De par sa parenté avec les lymphocytes, elle détient toutes les informations sur notre système immunitaire.

La cellule de Langerhans est placée au cœur de l’épiderme. De là, par des dendrites et des cadhérines, elle peut échanger des informations avec plusieurs dizaines de kératinocytes situées dans toutes les couches de l’épiderme pouvant être régulées.

 

Pouvant capter des antigènes, la cellule de Langerhans possède les récepteurs lui permettant de recueillir des informations venant du microbiote

(Ces informations pourraient être portées, au moins en partie, par les mêmes molécules que celles qui activent les récepteurs à l’amertume des kératinocytes)

 

Usant la voie des cadhérines, la cellule de Langerhans pourrait activer, ou désactiver, directement les récepteurs à l’amertume. Ceux-ci produisent des défensines et/ou des radicaux libres, limitant la croissance de microorganismes du microbiote.

En fin diplomate, elle pourrait aussi agir indirectement

- en laissant s’infiltrer des molécules qui activent les récepteurs à l’amertume des kératinocytes (par exemple : des acyl-homosérine lactones)

- en favorisant la croissance de certaines bactéries, celles-ci devenant des gardes frontières supplétifs, qui produiraient des bactéricides plus ou moins spécifiques de telles ou telles bactéries..

 

La fine diplomatie pourrait également apparaître dans

... la « régulation » de la perte insensible en eau (TEWL), qui modifierait l’activité de l’eau dans l’épiderme, favorisant (ou défavorisant) la croissance de tel ou tel microorganisme (par exemple les Lactobacillus). Cette action provoquerait une modification collatérale de la kératinisation.

...  l’utilisation de lipides, dont certains sont bactériostatiques/bactéricides,

 

La rémanence implique que la cellule de Langerhans puisse avoir une « mémoire », semblable à l’immunité acquise : la mémoire de notre peau.

 

La diversité et de la quantité de microorganismes dans le microbiote permet une meilleure protection de Chosmo epidermis. La cellule de Langerhans peut l’obtenir en recrutant des gardes frontières supplétifs plus divers et en plus grand nombre.

C’est probablement le résultat du « lavage excessif » observé par l’utilisation de « gels-douches » de « haute qualité de formulation ».

Pour le même individu, pour une même région, à un âge sexuel donné, le microbiote cutané est permanent

… et rémanent (au moins sur la paume de la main, voir Chosmo epidermis. Le savon disculpé)

 

 

… et même « plus que rémanent », puisque des lavages répétés peuvent faire croître à la fois la diversité et la quantité de microorganismes du microbiote de Chosmo epidermis … au moins au creux du bras (antecubital fossa)

 

Voir Chosmo epidermis. Le gel-douche disculpé

 

Il y aurait un « facteur » qui coordonne de près ou de loin chaque microbiote, et même chaque Chosmo epidermis, pour conférer cette permanence et cette résilience.

 

En cas de modification venant de l’extérieur, comme

   le contact avec d’autres microorganismes ;

   le lavage, même excessif, etc.

ce « facteur » se chargerait de rétablir la diversité et la quantité caractéristique de notre microbiote en un point donné de Chosmo epidermis.

    

En cas de modification « ordonnée » depuis "l’intérieur", ce « facteur » modifierait complètement le microbiote et même tout Chosmo epidermis.

 

Ces « modifications de l’intérieur » ont pour principal objectif de modifier les odeurs de nos relations sociales (voir par exemple Odeurs corporelles, une information) ...

 

... plus exactement les relations liées à la reproduction et la pérennité de l’espèce humaine. (voir par exemple Le baiser et autres)

Quel est ce « facteur » ?

Le premier qui vienne à l’esprit est notre système immunitaire.

 

Mais comment le système immunitaire peut-il intervenir dans Chosmo epidermis ? dont il est séparé par

- les bicouches céramidiques du stratum corneum, et la

- la jonction dermo-épidermique.

 

La Cellule de Langerhans pourrait-elle être ce facteur, cette entité ?

 

 

 

Paul Langerhans découvreur de ces discrètes cellules de l’épiderme

Proche parentes des lymphocytes, la Cellule de Langerhans est détentrice de toutes les informations sur notre système immunitaire ...

(y compris celles du système HLA, human leukocyte antigen lien vers HLA. Système immunitaire)

... serait-elle, selon les cas, le chef d’orchestre ou l’ambassadeur de notre système immunitaire, de notre Soi ?

Suivant Michel Démarchez, dans son article sur la Biologie de la peau :

 

Les cellules de Langerhans « sont des cellules présentatrices d’antigènes capables d’orienter la réponse immune  

soit dans le sens d’une réponse inflammatoire,

soit dans le sens d’une tolérance active ».

     

Ces deux orientations méritent d’être examinées avec soin.

La « réponse inflammatoire » (lien vers l’île.94) citée par Michel Démarchez doit correspondre à une réponse à une agression brutale de Chosmo epidermis et nécessitant une réponse immunitaire « lourde ».

​​

Suite à une telle agression, les cellules de Langerhans utilisent leurs fonctions de  « présentatrices d’antigènes qui sont capables de capter des antigènes  [par exemple des fragments bactériens reconnus comme révélateur de l’agression] cutanés, de les apprêter et de les transporter de la peau jusqu’aux ganglions lymphatiques régionaux puis de les présenter aux lymphocytes T. »

     Pour effectuer ce voyage, les cellules de Langerhans doivent « traverser la jonction dermo-épidermique, entrer dans le derme superficiel et pénétrer dans les vaisseaux lymphatiques. ». …

Ce périple n’est pas sans évoquer celui d'un Ambassadeur/trice qui est rappelé pour consultation auprès de son gouvernement.

Si l’attaque est physique, par exemple, une exposition une forte et brutale aux rayons UV, les cellules de Langerhans se replient à l’arrière (elles disparaissent de l’observation au microscope) – et laissent réagir les mélanocytes.

À chaque force armée sa spécialité.

(voir La Beauté au soleil)

 

Une fois la cellule de Langerhans partie, les kératinocytes se « retrouvent seuls » pour gérer le microbiote. Ils ont alors la possibilité d’activer un gène codant pour une cathélicidine, un inhibiteur de croissance de diverses bactéries à Gram- ou à Gram+.

 

C’est dans un Chosmo epidermis à l’état stationnaire, normal, que la cellule de Langerhans exerce une « tolérance active » vis-à-vis de notre microbiote.

 

Cette tolérance, doit s’accompagner d’un discernement.

Et même de fins discernements, entre le bon et le méchant, l'utile et l'inutile, directement ou indirectement ..., caractéristiques d'une fine diplomatie.  

Celle-ci implique de recueillir en premier lieu le maximum d’informations.

 

« La diplomatie, c’est de trouver des liens, des choses en commun par le dialogue »

 

Veronika Wand-Danielsson - Ambassadeur de Suède | Paroles de Diplomates

 

 

La Cellule de Langerhans est discrètement situées entre le stratum spinosum et le stratum granulosum.

Elle peut donc échanger des informations avec tous les kératinocytes, au moins les  « vivants », c'est-à-dire avec tous les kératinocytes ayant un métabolisme actif, c'est-à-dire pouvant être régulé.

(Remarque : comme le montre le schéma, les mélanocytes, cellules également dendritiques sont et restent incluses dans la couche basale)

Telle Shiva, la Cellule de Langerhans émet des dendrites

 

(continuation d’elles-mêmes sous forme de ramifications filamenteuses).

 

Les points de contact entre les dendrites de la cellule de Langerhans et les kératinocytes sont matérialisés par « deux molécules de E-cadhérine »

(ou uvomoruline, protéine d’adhésion extra-membranaire des épithéliums),

situées sur la membrane des kératinocytes.

 

Par ses dendrites et les cadhérines, la cellule de Langerhans est en communication avec les strates inférieures et supérieures de l’épiderme, jusqu’à l’extrême limite de Chosmo epidermis, dans la zone frontière, là où prospère le microbiote.

 

Notre Ambassadeur possède donc un moyen d’échanger des informations avec tout l’épiderme.

 

L’Ambassadeur doit également recevoir des informations provenant du microbiote.

En sa qualité de « capteur des antigènes », la cellule de Langerhans possède des récepteurs à des fragments bactériens.

… qui pourraient être les mêmes que ceux qui activent les récepteurs à l’amertume des kératinocytes, les TAS2R.

voir Le système immunitaire fixe, les TAS2R

par exemple

   les acyl-homosérine-lactones,

   l’acide lipotéichoïque,

   des lipopolysaccharides,

etc.

Ces récepteurs sont vraisemblablement également les mêmes que ceux qui provoquent la Réponse inflammatoire… mais l’effet serait différent selon la dose .

On peut imaginer que jusqu’à une certaine dose (un certain nombre de récepteurs liés à ces fragments bactériens), la Cellule de Langerhans reste tolérante, d’une "tolérance totale" sans aucunement intervenir.

Au dessus de cette dose, la tolérance pourrait devenir « active » et la réponse proportionnée au nombre de récepteur activés.

À la dose, qui pourrait être une saturation des récepteurs, la cellule de Langerhans migrerait jusqu’aux ganglions lymphatiques. (voir Réponse inflammatoire).

 

Réponse à l’activation de Récepteurs à l’amertume

Selon Jenny Valladeau, et ses collègues de l’Hôpital Edouard Herriot, Lyon, (France), la cellule de Langerhans reconnaît les marqueurs microbiens (antigènes) à l'aide de récepteurs de type lectine, la langérine.
Si, de plus, comme les kératinocytes,
que la cellule de Langerhans possède à sa surface des Récepteurs à l’amertume (voir § Des informations échangées avec le microbiote) et que leur activation conduise, via les cadhérines, à une activation des TAS2R des kératinocytes,

… cette réponse originale serait à ajoutée aux (très) nombreuses différentes réponses déjà observées (voir  Différentes réponses à l’activation des TAS2R )

 

Tolérance, certes, mais en quoi cette « tolérance » est-elle active » ?

La tolérance devient « active » quand la cellule de Langerhans

utilise les informations émanant en permanence du microbiote et des kératinocytes pour ajuster la diversité et la quantité des microbes du microbiote

pour que celui-ci reste stable et représentatif de notre système immunitaire, notre Soi.

 

Avant d’entrer dans les détails de la physiologie de cette « tolérance active », regardons quelle peut être la stratégie diplomatique.

 

Serait-ce en utilisant la politique classique de la carotte et du bâton ?

… notre Ambassadeur/Chef d'orchestre pourrait simplement faire envoyer un peu plus, ou un peu moins d’eau (lien vers Île 06 et l’île 98),

… comme le suggère également Rémy Burcelin.

 

En effet, la croissance des microorganismes est très sensible à l’activité de l’eau.

 

(L'activité de l'eau mesure la disponibilité de l’eau, et pas seulement sa teneur

voir, par exemple : Denis Corpet Ecologie Microbienne page 14 et suivantes)

Staphylococcus aureus est capable de croître jusqu'à une très faible activité en eau : 0,83,

« S. aureus est la plus "dromadaire" des bactéries pathogènes »

 

 Staphylococcus epidermidis est moins résistant, il est incapable de croître en dessous d’une activité de 0,87,

 

Les Lactobacillus croissent à partir de 0,91 d’activité d’eau.

Pseudomonas fluorescens est incapable de croître en dessous de 0,97.

(voir  Les actifs et le microbiote cutané)

Faire envoyer un peu plus d’eau favoriserait les "gentils" Lactobacillus, mais en envoyer trop verrait le développement des "méchants" Pseudomonas.

 

L’utilisation de ce levier de l’eau : laisser passer plus ou moins de molécules d’eau, ...

… sous-entend que la cellule de Langerhans puisse modifier l’efficacité des bicouches céramidiques du stratum corneum,

 

... qui elles mêmes ont un effet sur la qualité de la kératinisation (voir Une crème hydratante est structurante )

 

Dans l’Amertume dans la peau, je reprends les travaux d’Ute Wölfle

montrant qu’activation des récepteurs à l’amertume (par un extrait de Gentiana lutea) accroît la teneur de l’épiderme à la fois en céramides et en acides gras libres,

Or ces constituants sont essentiels aux bicouches glucocéramidiques (indispensables à une bonne kératinisation, voir ci-dessus) et les bicouches céramidiques  (indispensables à un bon "effet barrière").

Le mécanisme pourrait être la production de monoxyde d’azote, un messager de la différentiation des kératinocytes. (voir Que déclenche un récepteur d’amertume une fois qu’il est activé ?

 

Est-ce également par le « levier » des récepteurs à l’amertume que la cellule de Langerhans maintient l’harmonie de tout Chosmo epidermis ?

 

Ce qui sous-entend également la finesse toute diplomatique de notre Ambassadeur.

                  Agissant sur la kératinisation, le diplomate pourrait influer également sur la quantité et la composition du NMF = Natural Moisturizing Factor ?), et lien vers l’île 08) … qui pourraient être des nutriments de certains microorganismes du microbiote

… et même influer sur l'arrivée de certains peptides (lien vers Île.04).

… etc. 

 

Dans certaines parties de corps, la perspiration est normalement plus importante, par exemple

 

- les régions palmo-plantaires (pour une meilleure préhension, héritage du temps où nous étions des singes nus) ,

 

- les zones axillaires (sous les bras)  et pubiennes, destinées à émettre des signaux liés à la continuation et l'évolution de l'espèce Homo sapiens.

Nous laisserons de côté les nutriments spécifiques à ces odeurs corporelles, fournies, au moins à l’état de précurseurs, par certaines glandes 

… dans lesquelles le système HLA est largement impliqué.

 

La cellule de Langerhans n’interviendrait pas sur la quantité de bactéries en contact avec les kératinocytes mais sur la vitesse de modification de ces quantités.

De petites impulsions d’oxyde nitrique et de défensines permettraient à cette vitesse d’être nulle, c'est-à-dire que La cellule de Langerhans permettrait au système microbiote/épiderme de rester à l’état stationnaire

 

Il n’est pas impossible que certaines molécules produites par les glandes fournissant les substrats d’une symphonie odorante soient également des signaux destinés à la cellule de Langerhans,

et/ou aux kératinocytes,

et/ou à certaines bactéries du microbiote.

 

 

 

Mais nous entrions là dans un monde inconnu et complexe.

 

Voici pour la carotte, voyons le bâton.

La cellule de Langerhans est-elle capable d’activer (ou désactiver) directement des récepteurs à l’amertume ?

Directement, c'est-à-dire sans que ces récepteurs soient activés par des fragments bactériens.

 

La cellule de Langerhans sonne-t-elle le clairon de l'utilisation du bâton c'est à dire,

de l’activation des récepteurs à l’amertume ?

 

 

Une fois activés, ces récepteurs disposent de plusieurs armes, celles du poison et celles du canon

 

Côté poison : l’activation des récepteurs à l’amertume provoque la production de peptides cationiques antimicrobiens : les défensines (voir l’Île 71 et suivantes)

 

Le Polymorphisme des défensines

 permet une variation très sensible d’un individu à l’autre

et d’une cellule de Langerhans à l’autre ( ? )

 et donc d’agir différemment sur chaque microbiote cutanée.

Finesse diplomatique, certaines défensines interagissent directement sur le système immunitaire « profond », pour le … modérer, plus précisément pour limiter une éventuelle inflammation (fonctions immunomodulatrices).

Ces défensines ont leurs propres récepteurs : les Toll-like receptors (récepteurs spécialisés dans la reconnaissance de marqueurs du Non-soi du système immunitaire inné, lien vers l’Île.93)

Le poison n’est pas l’apanage des kératinocytes, c’est aussi une arme utilisée par des bactéries résidentes du microbiote de Chosmo epidermis. Ces poisons sont les  Bactériocines.

Ces bactéries deviennent des gardes frontières supplétifs concourant au maintien de l’ordre dans le microbiote, comme un "système immunitaire bis"

 

Leurs productions sont-elles orientées en sous-main par notre Ambassadeur,

la diplomatie connaît de multiples exemples semblables depuis la Guerre des Gaules jusqu’à la conquête du Mexique, et bien d’autres depuis.

 

 

« Les ennemis de nos adversaires sont plus qu’à moitié nos amis »

Beaumarchais. Comité de la correspondance secrète.

Récemment, Michael Fischbach et ses collègues du Lerner Research Institute (Cleveland, Ohio, USA) ont montré que Cutibacterium acnes (anciennement Propionibacterium acnes) pouvait produire de la cutomycine, un thiopeptide inhibant le développement de plusieurs Staphylocoques dont le aureus, y compris ceux résistants aux antibiotiques classiques.

Coté canon :

L’activation des récepteurs à l’amertume provoque la libération de monoxyde d’azote

(un ROS destructeur de bactéries, mais également

un puissant messager ! lien vers Île 61)

 

D’une façon indirecte que n’aurait point dédaignée Talleyrand,

notre diplomate pourrait « simplement » laisser s’infiltrer par la frontière, par exemple, des acyl-homosérine lactones.

 

   

Dans ce cas, pour revenir à l’effet de dose, imaginons que le « bruit de fond » en acyl-homosérine lactones corresponde à une dose située à la limite de la « tolérance totale » (flèche verte), il suffit que notre Ambassadeur provoque une petite augmentation de la dose pour qu’elle entre dans la zone de « tolérance active ».

En bon diplomate, la cellule de Langerhans doit probablement utiliser toutes les possibilités !

La diplomatie c’est aussi avoir dans ses manches une ressource de modération de ses ... propres forces. Comment calmer les récepteurs à l’amertume dans leur frénésie d’utiliser le poison et/ou le canon ?  

Directement en sonnant l’activation des Récepteurs aux acides gras très courts

GPR43

… ou encore, indirectement : il lui suffirait de laisser filtrer un peu de ces acides gras  : butyrate, propionate, acétate. depuis la couche basale de l’épiderme.  

 

(un autre récepteur : GPR109A semble activé plus particulièrement par le butyrate, le nicotinate, et des esters de l’acide fumarique)

Les lipides présents/produits dans Chosmo epidermis sont variés

- certains, volatils, lui confèrent une odeur ((et pourraient être des nutriments et/ou des signaux)

- d’autres, comme le squalène ou l’acide palmitoléique ont des effets bactéricides/bactériostatiques dont la synthèse pourraient être activée par la cellule de Langerhans, et pas seulement dans les zones axillaires

… et pourraient servir à la fois de carotte et de bâton , directement ou indirectement comme messagers.

 

 

 

Mais les cellules de Langerhans jouaient-elles vraiment ce rôle d’Ambassadeur, voire de Chef d’orchestre ?

Le titre : « L’amertume, sentinelle du système immunitaire » de l’article de Robert Lee et Noam Cohen de l’université de Pennsylvanie (États-Unis) nous souffle la réponse.

Les deux auteurs estiment que les récepteurs à l’amertume « font partie d’un système immunitaire inné différent de celui que l’on connaissait ». Ce système n’est pas « fondé sur l’action d’anticorps et de cellules circulant dans l’organisme », mais agit localement, et rapidement, au niveau des frontières.

                      Frontières !

C’est justement là qu’est placée la cellule de Langerhans (son équivalent existe dans l’intestin).

En orientant subtilement les activations des récepteurs à l’amertume, et sans doute ceux au sucré, la cellule de Langerhans ne serait-elle pas l’Ambassadeur du système immunitaire inné "identique à celui que l’on connaît" ?

 

 

The frontier. Mythe des États-Unis d’Amérique

Voir aussi Chosmo epidermis. Une frontière complexe

 

 

«  … en même temps que le système immunitaire sculpte le microbiote, il est sculpté par lui : à la fois au cours du développement et tout au long de la vie, … »

… non seulement le système immunitaire mais tout Chosmo epidermis, y compris l’épiderme.

La cellule de Langerhans est-il ce sculpteur ?

 

Mais comment ? Comment un simple Ambassadeur, peut-il devenir un chef d’orchestre et déclencher le poison ou le canon ? Comment sa tolérance peut-elle devenir « active » ?

 

Commet la cellule de Langerhans pourrait-elle intervenir dans le métabolisme des kératinocytes, non seulement en activant ou désactivant) les récepteurs à l’amertume, et au sucré, mais aussi en modifiant le métabolisme de la kératinisation,

dont la formation des bicouches gluco-céramidiques, puis des bicouches céramidiques.

La réponse pourrait être le contact direct de la cellule de Langerhans avec les kératinocytes de son voisinage par l’intermédiaire des dendrites et des couples de cadhérines.

Ce contact lui permet-elle d’activer des récepteurs à l’amertume ?

Le choix est grand, 25 récepteurs à l’amertume (actuellement connus) sont à la disposition de notre diplomate/chef d’orchestre.

(voir : Substances amères produites par les bactéries)

 

La réciproque serait vraie, c'est-à-dire que la cellule de Langerhans serait capable de désactiver des récepteurs à l’amertume qui auraient reçu des fragments bactériens. Par exemple le récepteur à l’amertume TAS2R38 qui aurait été activé par des acyl-homosérine lactones (AHL, présentes dans des biofilms bactériens voir Amertume dans la peau.)

 

Par l’intermédiaire des deux sœurs jumelles de cadhérine, la cellule de Langerhans parvient-elle à communiquer des ordres aux kératinocytes ?

Je n’ai pas la réponse, mais la figure ci-dessus (empruntée à Valeri Vasiouk de l’Université de Washington – Seattle –USA) montre :

que les cadhérines sont reliées à de nombreuses protéines du cytoplasme cellulaire (par exemple celui d’un kératinocyte),

et que ces protéines ont de très nombreux rôles métaboliques,

...  y compris la prolifération cellulaire,

et la stabilisation et la « jonction » d’une actine. Cette stabilisation n’est pas sans faire penser à la « structuration des kératines »  

 

Nous pourrions également imaginer une communication physique : les cadhérines étant, comme toutes les protéines, ferroélectriques, modifient-elles de proche en proche d’autres protéines par leurs champs électriques. 

Mais c'est une autre histoire !!!

Mémoire de notre peau

La cellule de Langerhans est éligible comme notre Ambassadeur auprès de notre Chosmo epidermis.

 « les cellules de Langerhans dérivent des cellules souches hématopoïétiques situées dans la moelle osseuse ».

De par cette origine, elles représentent bien notre système immunitaire, notre Soi. Et ceci  …

« … dès le premier jour après la naissance » [ Michel Démarchez]

 

Un ambassadeur représente « officiellement et généralement en permanence un État dans un État étranger souverain »

La représentation « permanente » de notre Soi est claire et univoque, par contre « l’État étranger » l’est beaucoup moins puisque les microbiotes de notre Chosmo epidermis sont très variés.

 

 

Cette permanence ne peut s’obtenir que par jeu subtil d’action et de modération.

 

Ni les défensines, ni le monoxyde d’azote, etc. … ne sont parfaitement efficaces … sinon nous n’aurions pas de flore cutanée !

Les bactériocines, etc. … ne sont pas parfaitement efficaces … sinon l’épiderme n’abriterait qu’une espèce de bactérie, or elles sont très variées.

Etc.

  

Pour maintenir cet état stationnaire – ou équilibre dynamique - entre l’épiderme et les différentes espèces composant le microbiote cutané, l’Ambassadeur doit posséder une mémoire.

Je viens de considérer que la cellule de Langerhans pourrait être l’Ambassadeur du système immunitaire inné identique à celui que l’on connaît.

Mais il existe également un système immunitaire acquis qui semble même être plus important que l’inné.

Les dernières publications de Mark Davis et ses collègues de l’Université de Stanford (Palo Alto, Californie), l’ont montré sur des jumeaux

Variation in the Human Immune System Is Largely Driven by Non-Heritable Influences

 

Une des premières qualités que doit avoir un ambassadeur, n'est-elle pas d’avoir une excellente mémoire ?

La cellule de Langerhans conserve-t-elle la mémoire de notre peau ?

Au même titre que les lymphocytes T et B, dits à mémoire.

 

Le blob a de la mémoire, pourquoi pas la cellule de Langerhans ?

 

Cette mémoire pourrait être protéique et permettrait à Chosmo epidermis sa résilience.

 

La cellule de Langerhans pilote-t-elle nos odeurs ?

Chosmo epidermis, somme synergique de l’épiderme et du microbiote, serait à la fois

      « autogéré » comme un système complexe et

       orienté, par petites touches (de NO et défensines) par la cellule de Langerhans, elle-même dépositaire de tout notre système immunitaire (y compris le système HLA), donc aussi d’une mémoire et donc d’une capacité d’oubli.

Débat

"Actuellement, il y a un débat sur le rôle physiologique des cellules de Langerhans."  (Michel Démarchez)

Toutes mes hypothèses pourraient alimenter ce débat.

 

 

L’activation des récepteurs à l’amertume agirait donc sans réveiller les lymphocytes T, et pourrait parfaitement modérer les écarts que pourrait subir Chosmo epidermis.

Par exemple après un lavage de la peau au savon ou par un gel douche.

 

(voir Chosmo epidermis. L’hygiène excessive accusée)

 

Les microbes recrutés, comme « gardes-frontières supplétifs » sont d’autant plus efficaces si leurs espèces sont d'une plus grande diversité et en plus grand nombre (quantité/richesse)

Voir Chosmo epidermis. Le gel douche disculpé

 

L’hygiène excessive serait bien une agression subie par l’épiderme, mais par l’habilité des Ambassadeurs/cellules de Langerhans elle provoquerait une augmentation des systèmes de défense de Chosmo epidermis.

Mieux défendu, le Chosmo epidermis pourra mieux répondre à des agressions ultérieures

Il est remarquable que JooMo provoque une diversification plus importante que les gels-douches,

de même qu’une augmentation plus importante de la « richesse »

Avec ses saponines, JooMo serait donc plus agressif que les gels-douches fruits de l’art accompli des Formulateurs

Voir Chosmo epidermis 04. De quoi devenir fou ou montrer la puissance de la formulation

 

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