Annexe sur l’amertume
Voir l'article complet : Le système immunitaire fixe, les TAS2R
Parallèlement au système immunitaire inné, connu depuis "longtemps", il existe un système de « récepteurs à l’amertume », et pas seulement sur la langue, ....
S’ils ont été nommés ainsi c’est que ces récepteurs ont été identifiés comme réagissant à des molécules amères.
D'autres travaux ont ensuite montré qu’ils réagissaient (aussi/d’abord) à des fragments bactériens, (comme les lipopolysaccharides de la paroi des bactéries Gram moins)
_
Parmi les réactions déclenchées par l’activation des récepteurs d’amertumes
- la production de peptides antimicrobiens nommés défensines (que l’épiderme est également à même de produire.)
- la libération de monoxyde d’azote (NO) : un ROS (reactive oxygen species, sorte d'eau oxygénée très puissante) destructeur de bactéries,
mais également un puissant messager !
… dans tous les tissus où des récepteurs d’amertume sont présents, donc y compris le tissu adipeux .
Comme les autres ROS, le message porté par NO déclenche une prolifération cellulaire, une différenciation cellulaire ou une apoptose.
Dans le domaine cardiaque, le monoxyde l’azote est connu comme agent du tonus vasodilatateur (l’inhibition de sa destruction est le principe d’action du Viagra®, dont aurons l'occasion de reparler)
Également comme pour les autres ROS, une production excessive et renouvelée de NO peut conduire à des troubles métaboliques, une inflammation persistante (par exemple, justement "là"), diverses maladies neurodé-génératives, des accidents vasculaires cérébraux, etc.
… ainsi qu’une perte d’élasticité des molécules fibreuses comme le collagène et l’élastine (voir Espérance de vie et rides. De simples propriétés mécaniques ?)
… dont dans les tissus de soutien des cellules adipeuses.
Perdant leur élasticité et devenant cassants « là », la cellulite peut devenir « une cellulite fibreuse ».
Les liquoristes et les préparateurs de potions amères savent depuis toujours que l’amertume peut être masquée par le sucré.
La même propriété se retrouve non seulement sur la langue, mais dans tous les tissus où les récepteurs à l’amertume et au sucré sont à la fois présents.
Et ceci que le goût du sucré soit donné par des « sucres rapides » ou par un édulcorant
C’est le cas des tissus adipeux qui possèdent à la fois des récepteurs d’amertume et des récepteurs au sucré.
Ces derniers pourraient jouer un rôle important dans la taille des adipocytes.
En effet, selon Robert Lee et Noam Cohen : « des souris génétiquement privées du récepteur du goût sucré (le couple T1R2/T1R3) ont des adipocytes plus petits – ces cellules qui stockent l’énergie sous forme de graisse. Cela suggère que le récepteur interviendrait dans la régulation du stockage de l’énergie. »