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Publié par Jean-Pierre FORESTIER

L’essentiel :

Les tentatives de corrélations entre
…les mesures de flux d’eau transépidermique (TEWL) et d’humidité de la peau (Moisture)

… et les observations d’augmentation à la fois de la diversité et de la richesse du microbiote de Chosmo epidermis

… sont confondantes par leurs absences de concordances.

Si elle était irritante, une « hygiène excessive » comme l’utilisation de « gels-douches » pendant 4 semaines 2 fois par jour, devrait provoquer une augmentation de la TEWL. Or sauf dans un cas, c’est le contraire qui est observé par Christopher Wallen-Russell.

Faut-il y voir la grande qualité des « gels-douches » testés, la puissance actuelle dans l’art de formuler la Cosmétique moussante ? Certainement.

L’humidité de la peau (Moisture) décroît, mais à la lumière de mes études ultérieures sur l’effet structurant des crèmes « hydratantes », je vois dans cette décroissance un effet positif, qui confirme des propriétés « traitantes » apportées par les formulations modernes.

Chosmo epidermis est un tout. Le microbiote et l’épiderme sont intimement liés. Si les observations de Christopher Wallen-Russell sont déconcertantes (pour ne pas dire « folles »), n’est-ce pas pour nous rappeler la prédominance des propriétés immunologiques de Chosmo epidermis ?

 

Des ingrédients, autres que moussants, sont présents dans les formulations testées. Aucun ne semble modifier défavorablement le microbiote. Même pas les conservateurs, y compris les « huiles essentielles ».

De quoi devenir fou ou montrer la puissance de la formulation.

Ce titre a été choisi en plagiant celui, révélateur, de la revue publiée par Heidi H. Kong et ses collègues
(Voir
1° Suivre l’évolution des microbiotes au fur et à mesure des lavages ?)

Performing Skin Microbiome Research: A Method to the Madness

 

Nous allons voir que les tentatives d’interprétation des observations publiées sont déconcertantes, pour ne pas dire folles !

Parallèlement à la diversité et à la richesse des microbiotes de Chosmo epidermis (voir Chosmo epidermis 03. Le gel-douche disculpé), Christopher Wallen-Russell a effectué un certain nombre de mesures physiques, notamment :

- la perte insensible d’eau (= TEWL = trans-epidermal water loss, à l’aide d’un Tewameter)

- l’humidité/ « moisture » de la peau (à l’aide d’un Corneometer)

Les résultats globaux sont les suivants :

À part le "+ 26%" de T1 à T2 de la TEWL du gel-douche « synthetic »

…toutes les pertes insensibles en eau décroissent.

… de même que toutes les « teneurs » en eau de la peau (ce qui, personnellement m'indique une bonne santé de la peau)

Les bicouches céramidiques du stratum corneum

La perte insensible d’eau (= TEWL = trans-epidermal water loss) est le flux qui traverse la peau à travers bicouches céramidiques du stratum corneum.

Ce sont ces quelques unes des ces bicouches qui assurent l’étanchéité de notre épiderme et de là, de tout notre corps.

 

 

Détail de la constitution des bicouches céramidiques du stratum corneum.

Contrairement à la sudation, l’eau qui traverse les bicouches céramidiques du stratum corneum est (insensible et) sous phase vapeur, molécules après molécules (ou quelques molécules groupées ) .

 

La perspiration varie peu selon les régions de la peau, elle est néanmoins beaucoup plus grande :

- sur la paume des mains et la plante des pieds, ... pour faciliter notre préhension (?)

- dans sous les bras (régions axillaires, et sans doute aussi dans la région pubienne), où le flux de vapeur d’eau accompagne les molécules odorantes (les poils servant de diffuseurs)

Voir École de la Beauté – Odeurs

et Voyage dans l’archipel des odeurs de Chosmo epidermis

 

Bien que insensible et passive , cette étanchéité est contrôlée.
Une augmentation du flux provoque une néo-synthèse des lipides constitutifs des bicouches céramiques au niveau du stratum granulosum.

 

L’augmentation de la TEWL, si elle persiste, indique une détérioration durable de la peau, plus exactement une détérioration de l’ensemble des synthèses qui ont lieu dans le stratum granulosum :

-  non seulement la synthèse des bicouches céramidiques (qui à ce stade sont gluco-céramidiques)

-  mais aussi l’assemblage des kératines.

 

Un défaut dans les bicouches glucocéramidiques fait croître la quantité d’eau comme-de-la glace qui elle-même provoque un défaut dans l’agrégation des fibres kératiniques et de la filaggrin, provoquant ultérieurement une « mauvaise qualité » des kératines du stratum corneum et un aspect rêche (peau sèche) à la surface de l’épiderme (voir schéma ci-dessus)

 

(Re)voir : Une crème hydratante est structurante

et aussi l’exemple de la dermatite atopique : voir Les "actifs" et le microbiote cutané

 

 

Rappel : c’est au sujet de la dermatite atopique, celle de l’enfant, que l’INSERM et Marc-André Selosse accusent « l’hygiène excessive » et plus particulièrement les « douches savonnées », c'est-à-dire contre les gels-douches.

(voir Chosmo epidermis. L’hygiène excessive accusée.)

Voir aussi ci-dessous le § dermatite atopique

« hygiène excessive »

Donc, si l’épiderme était détérioré par des lavages répétés avec les gels-douches, le flux de TEWL devrait croître (voir figure ci-dessous)

Or, à part l’augmentation de + 26% entre T1 et T2 provoquée par le gel-douche « synthetic », ...

…toutes les autres pertes insensibles en eau … décroissent, y compris pour le gel-douche « synthetic » entre T1 et T3 ! (figure ci-dessous)

 

Est-ce à dire que l’épiderme est devenu plus efficace dans sa synthèse et/ou dans la qualité de ses bicouches céramidiques ? et/ou dans la structuration des kératines ?

Comme si, au lieu de détériorer la peau, les lavages « excessifs » renforçaient ce que certains (pas moi !) appelle « l’effet barrière ».

Des « gels-douches » stimulants de la « santé » de la peau !!!!!!!!!

Les microbiotes ne seraient pas « appauvris » (comme le suggère Marc-André Selosse) par les lavages « excessifs », mais ceux-ci agiraient comme stimulants ! ...

… à la fois dans la diversité et la richesse du microbiote

(voir Conclusions de Chosmo epidermis. L’hygiène excessive accusée)

… et aussi comme ralentisseur du flux d’eau trans épidermique.

 

Et non comme détériorant de la santé de la peau !

 

Comme il a été schématisé pour l'exemple du "gel-douche" « Natural »

 

 

Parallèlement aux modifications de la TEWL, la diversité et la richesse du microbiote augmentent

… y compris pour la valeur de + 26% pour Synthetic de T1 à T2 !

Christopher Wallen-Russell donne en Annexe de sa publication la répartition des groupes de volontaires d’après les mesures de TEWL en termes de « santé de la peau »

… depuis la « Très bonne santé » (healthy ) jusqu’à la « santé critique » (Critical)

La répartition des différents groupes à T1 (avant les tests) entre les états de « santé de la peau » est assez homogène (ce qui confirme la bonne qualité de ce travail).

 

À T2, la proportion de volontaires ayant utilisé le « gel-douche » « Synthetic » et dont la peau est à l’état de « santé critique » est passé de 10% à 30%.
Cette augmentation pourrait correspondre à l’accroissement de la TEWL de + 26% entre T1 et T2

 

 

 

Par contre de T1 (état initial) à T3 (après 4 semaines de lavages, 2 fois par jour) le pourcentage de « Très bonne santé » (en prenant la TEWL comme référence) a augmenté, sauf pour JooMo qui est resté stable.

 

La « très bonne santé » est passé de 27% à 46% pour les volontaires qui ont utilisé « Natural »
et a doublé, de 30 à 60%,
pour « Synthetic » !

 

Également de T1 à T3, les pourcentages de peaux stressées (stressed) et de peau dans un état critique (critical) ont fortement diminué,
sauf pour … JooMo (théoriquement le moins « agressif » des gels-douches testés) qui est resté stable à 9%.

Stress et "état critique" ont complètement disparu, y compris pour le gel douche « synthetic » (Gel nettoyant fraîcheur de Nivéa ?) qui à T2 a provoqué une augmentation de le TEWL.

(bis)

Avant de compléter les résultats observés par Christopher Wallen-Russell par ses mesures  d’« l’humidité » de la peau, à la lumière des résultats sur la diversification et l’enrichissement du microbiote ; et la baisse du flux d’eau transépidermique

… regardons de plus près deux formules testées : Synthetic et Natural

 

Les shampooings « doux » commencent à apparaître dans les années 1970 (article à paraître ) et les shampooings cosmétiques et « traitants » vers 1984.

Les gels douches ont suivi.

Voilà donc plus de trente ans que tous les formulateurs de l’industrie des cosmétiques améliorent la qualité des shampooings, et des gels-douches.

 

D’après les listes des ingrédients

(voir Appendix de Chosmo epidermis. Le gel-douche disculpé)

…les « gels-douches » « Synthetic » et « Natural » sont très élaborés, dans le sens de la « douceur », mais aussi du « soin » (visiblement inspiré de la douceur et du soin apportés aux shampooings).

Il n’est donc finalement pas très surprenant que ces produits lavants soient très « doux » pour Chosmo epidermis (l’ensemble symbiotique de la flore microbienne et l'épiderme) …

… et même traitants si on considère que lavage après lavage, ils améliorent

- le flux de perte insensible d’eau, donc la structuration des kératines.

- la diversité

- et la richesse des microbiotes

 

N’en déplaise à l’INSERM et à Marc-André Selosse, non seulement, les « lavages excessifs » (deux fois par jour pendant quatre semaines), au moins  avec des « gels-douches » très élaborés par les Cosmétologues n’endommagent aucunement notre Chosmo epidermis …

… mais ils se comportent comme des produits de soin de la peau !

(Passons sous silence que nombre de crèmes de soin de la peau ne font pas beaucoup mieux !)

 

Félicitations donc aux équipes de Recherche et Développement de Nivéa ( ?) et de Botanics ( ?).

 

Satisfecit à tous les cosmétologues.

 

… et nouvelles pistes de recherche pour les crèmes de soin !

en s’inspirant des shampooings
dont, à mon avis, le chef-d’œuvre est

Elseve Total Repair 5 Shampoing Reconstituant

de chez L’Oréal

Christopher Wallen-Russell a également étudié la « teneur en eau » (« moisture ») de la peau (mesurée à l’aide d’un Corneometer)

 

Au départ (T1) les peaux testées par Christopher Wallen-Russell sont très peu "humides" (voir tableau ci-contre). Plus de 90% sont "très sèches" (V Dry).

 

Mais cet état était attendu puisque la partie de peau choisie

(juste avant le creux de l’avant bras, voir Mode opératoire)

a été justement choisie pour sa « sécheresse ».

 

 

   Ces observations confirmeraient mes hypothèses selon lesquelles

… pour que l’épiderme soit bien structuré (et que la peau ne soit ni rêche ni "sèche")

... ce n’est pas la teneur en eau qui est importante mais la faible teneur en eau comme-de-la-glace …

 

 

Voir Une crème hydratante est structurante

 

 

 

Pourquoi la teneur en eau est-elle importante dans une étude du microbiote ?

Comme tous les organismes vivants, les microbes ont besoin d’eau.

Or l’eau disponible à la surface de la peau (stratum corneum) est faible, voire très faible.

Dans un milieu à faible teneur en eau, c’est l’activité de l’eau (aw)
qui conditionne la croissance des microorganismes, au moins in vitro.

D’après les résultats observés ce n’est pas transposable in vivo pour Chosmo epidermis !

 

 

 

 

Le minimum d’activité de l’eau nécessaire à la croissance des microorganismes est variable selon les espèces. (voir Les actifs et le microbiote cutané).

 

Parmi les bactéries présentes dans Chosmo epidermis :

- Staphylococcus aureus est capable de croître jusqu’à une activité d’eau de 0,83

- Staphylococcus epidermidis est un peu moins résistant, aw > 0,87 est nécessaire

- De même que les Lactobacillus, aw > 0,91

- Pseudomonas fluorescens a besoin de plus de 0.97 aw.

(À titre de comparaison, dans la charcuterie sèche, l’activité de l’eau est comprise entre 0,85 et 0,95,

dans la viande fraîche, 0,98 ; (on voit que la moindre variation de aw modifie considérablement la possibilité de croissance de microorganismes)
0,87 correspond approximativement à l’activité en eau du sirop d’érable.)

Concernant la « moisture », il peut être observé, sur la figure ci-dessous, que toutes les peaux deviennent plus « sèches » après 4 semaines de lavages 2 fois par jour, c'est-à-dire que la teneur en eau du stratum corneum a diminué,

 

Et pourtant les diversités et richesses microbiennes se sont accrues ! (voir les carrés de couleurs qui rappellent ces augmentations)

 

Rôle de la perspiration (TEWL)

Les microorganismes de Chosmo epidermis peuvent récupérer l’indispensable eau de l’humidité de la peau mais aussi de la perspiration par exemple dans les biofilms bactériens, ci-contre ceux de Staphylococcus aureus

(un peu comme les moisissures récupèrent l’humidité de l’air)

 

La TEWL pourrait donc jouer aussi un rôle dans la croissance de la flore cutanée.

Donc plus la TEWL serait plus grande, plus la diversité, et la richesse, du microbiote de Chosmo epidermis devraient être grande.

Réciproquement, plus la TEWL serait petite ; plus la diversité, et la richesse, serait petite.

Perdu.

Comme nous l'avons déjà vu, d’après les observations de Christopher Wallen-Russell, (voir § Perte insensible d'eau) une diminution de la TEWL coïncide avec une augmentation de la diversité, et de la richesse, du microbiote de Chosmo epidermis.

Plusieurs travaux montrent que le flux de perte insensible d’eau (TEWL) augmente chez les patients présentant de dermatites atopiques.

Augmentation corrélée, comme on pouvait (cette fois) s’y attendre, avec une diminution des céramides épidermiques

 

D’après les relations

- d’une part entre les activités de l’eau et le développement des différentes espèces présentes dans le microbiote cutané,

- et d’autre part la perte insensible en eau

… nous pouvions parier que la dermatite atopique favorise le développement de Pseudomonas fluorescens et des gentils Lactobacillus.

Perdu !

Expérimentalement, Sophie Seité nous révèle que c’est Staphylococcus aureus qui colonise la peau dans 90% des cas de dermatite atopique.

Voir Les "actifs" et le microbiote cutané

 

Ce contre résultat est un nouvel exemple de l’effet primordial du système immunitaire sur la répartition des microorganismes du microbiote cutané.

(Ce qui confirme la conclusion de l'article La peau et ses odeurs)

Mais existe-t-il une corrélation entre les variations de diversités et de richesses

… et les variations de TEWL et/ou l’humidité de la peau ?

Apparemment aucune, il est vrai que nombre de mesures est largement insuffisant.

 

La seule serait qui attendue est celle entre la variation d’humidité entre T1 et T3
et la diversité du microbiote. (voir §
Activité de l'eau)

 

La diversité augmenterait (vaguement) avec l’humidité cutanée.

 

 

 

 

 

 

Mais entre T1 et T2, c’est le contraire ! la diversité diminue ! Retour au point de folie.

Entre T1 et T3, la richesse serait (vaguement) constante.

Aurions-plus de chance avec la  TEWL ?

Que nenni !

 

Diversité du microbiote
« en fonction » de la valeur des TEWL entre T1 et T3  

 

Richesse du microbiote
« en fonction » de la valeur des TEWL entre T1 et T3  

(Rappel)

Les différents éléments de Chosmo epidermis ne peuvent pas être séparés.

Son microbiote et l’épiderme sont intimement liés.

Les observations de Christopher Wallen-Russell sont déconcertantes, mais n’est-ce pas un indice supplémentaire montrant la prédominance des propriétés immunologiques de Chosmo epidermis sur tous les autres paramètres

… sur le lavage (voir aussi Chosmo epidermis. Le savon disculpé,

… sur la perte insensible en eau (TEWL),

… sur la « Moisture » et l’activité de l’eau dans le stratum corneum.

Les gels-douches, au moins ceux de bonnes factures, ne sont pas responsables de la dermatite atopique.

Il faudra chercher ailleurs (voir Chosmo epidermis. L’hygiène excessive accusée)

et notamment dans le domaine de l’immunologie.

Les cellules de Langerhans

La cellule de Langerhans, présentes dans l’épiderme et détentrice de notre système immunitaire, seraient-elle les Ambassadrices de notre Soi vis-à-vis du microbiote cutané ?

En jouant à la fois de la carotte et du bâton, elles réguleraient le microbiote de Chosmo epidermis

Côté carotte, notre Ambassadeur pourrait faire envoyer de l’eau, différents nutriments … etc.  

Côté bâton, il provoquerait subtilement l’activation des récepteurs à l’amertume, (Lien vers Île.51

et Amertume dans la peau).

... présents à la surface des kératinocytes. Ces récepteurs utiliseraient le poison (des défensines) ou le canon (le monoxyde d’azote, un ROS destructeur de bactéries,

Le microbiote cutané est d’autant plus efficace si les espèces présentes sont plus diversifiées (diversité) et un plus grand nombre (quantité/richesse)

Voir Chosmo epidermis. Le gel douche disculpé

 

L’hygiène excessive provoquerait bien une agression subie par l’épiderme, mais par l’habilité des Ambassadeurs/cellules de Langhans elle provoquerait une augmentation des systèmes de défense de Chosmo epidermis.

Mieux défendu, le Chosmo epidermis pourra mieux répondre à des agressions ultérieures

 

Il est remarquable que JooMo provoque une diversification plus importante que les gels-douches, de même qu’une augmentation plus importante de la « richesse »

Il est remarquable, qu'avec ses saponines, JooMo soit plus agressif que les gels-douches fruits de l’art accompli des Formulateurs (Synthetic et Natural)

 

 

Intuitivement, les conservateurs, y compris les huiles essentielles de JooMo (voir Appendix A  Conservateurs) (y compris les huiles essentielles de JooMo) présents dans les gels-douches testés devraient provoquer une baisse de la diversité et/ou de la richesse du microbiote de Chosmo epidermis.

Les travaux de Christopher Wallen-Russell montrent qu’il n’en est rien, puisque aussi bien la diversité que la richesse du microbiote de Chosmo epidermis ne diminue, mais au contraire augmentent après l’utilisation des gels-douches pendant 4 semaines 2 fois par jour.

Ce qui amène à la question : que deviennent les conservateurs sur l’épiderme ? Sont-ils tout simplement et complètement éliminés par le rinçage ? Il faudrait vérifier.

Sont-ils rendus passifs dans Chosmo epidermis, par quoi ?

 

 

Mais nous avons déjà un résultat fondamental :  

Au moins dans les gels-douches (très élaborés, au moins pour A2 et A3)

testés par Christopher Wallen-Russell, les conservateurs n’ont aucun effet négatif sur Chosmo epidermis.

Les conditionneurs sont formulés dans les gels-douches (et surtout dans les shampooings) sont destinés à rester sur la peau après le lavage (voir article à paraître HHH)

En restant sur la peau, sont-ce eux qui font croître la diversité et la richesse du microbiote de Chosmo epidermis ?

 

Sont-ils des prébiotiques, des nutriments pour toutes les espèces de microbes présentes, ce qui expliquerait l’augmentation de la richesse.

Sont-ils également des nutriments pour certaines espèces non présentes, ou plus exactement présentes en quantité non mesurables avant l’utilisation des gels-douches (T1), et dont la quantité deviendraient suffisante pour être détectée ? Ce qui expliquerait l’augmentation de la diversité.

 

Parmi les conditionneurs, j’ai surtout repéré, dans A2 Synthetic

Polyquaternium-10,

(une cellulose quaternarisée, très utilisée en cosmétique moussante)

Et peut être PEG-40 Hydrogenated Castor Oil (Castor oil = huile de ricin Ricinus communis L.)

 

La Cocamidopropyl Betaine présente dans A2 et A3

(et dans la plupart des bons produits moussants actuels)

… pourrait rester, au moins en partie, fixé sur la peau si le pH lui permet d’être cationique.

 

Tout ceci serait également à vérifier, mais n’expliquerait certainement pas la grande hausse de diversité microbienne observée par JooMo.

En dehors des conditionneurs, de très nombreuses molécules présentes dans les gels-douches pourraient être des nutriments (prébiotiques) pour les microorganismes de Chosmo epidermis.

(c’est pour éviter que ces molécules ne soient « dégustés » par les microorganismes qui contamineraient les gels-douches, que des conservateurs sont ajoutés à la formulation)

Mais la plupart devraient … partir avec l’eau du rinçage (certains restent-il absorbés par les biofilms ?) :

Par exemple :

- Saccharum Officinarum (Unrefined Sugar) Extract ; de JooMo

- Glycerin de A2 et A3

- les surfactifs, qui pourraient fournir aux microbes différents alcools/acides gras récupérés après hydrolyse, comme par exemple : l'alcool/acide laurique pour les « laur », alcool/acide myristique pour « myr » 

- etc.

 

Une mention particulière doit être faite pour le totum des alcools gras de l’huile de coprah de Cocamidopropyl Betaine

- si ce surfactif amphotère joue un rôle de conditionneur et reste sur la peau après rinçage

- si la fonction « amido » est rompue, sachant qu’elle est beaucoup plus énergétique qu’une liaison ester.  

 

Peut-être faut-il ajouter le Panthenol de « Synthetic » A2, qui est aussi considéré comme conditionneur (voir article à paraître HHH)

… présents dans le gel-douche « Natural » :

Zinc laurate,

Magnesium nitrate,

Magnesium chloride,

 

Nonobstant mes remarques sur la présence à la fois de ces ions et un puissant complexant d’ion (EDTA) dans la même formule

(voir Appendix A. Mes commentaires sur A.3 « Natural »), ces oligoéléments pourraient-ils favoriser la croissance de certaines espèces microbiennes ?

… de la même manière que le sélénium qui provoque un enrichissement de la flore épidermique en Xanthomonadales. (Voir les travaux de Sophie Seité sur l’eau de La Roche Posay)

Qu’en est-il des extraits végétaux revendiqués par le marketing des différents gels-douches testés :

  Citrus Aurantium Dulcis (Orange) Juice, de A1 JooMo,

   Nelumbium Speciosum Flower Extract (Lotus sacré, ci-contre) de A2 « synthetic »

   Hibiscus sabdariffa flower extract,  de A3 « natural »

J’avais déjà évoqué la voie de recherche sur l’effet de extraits végétaux sur le microbiote de Chosmo epidermis et réciproquement.

Après les surprenantes observations de Christopher Wallen-Russell, plus que jamais

« Sur les vaisseaux, vous autres les microbiologistes ! »

 

En essayant de ne pas devenir fous !

Vers
Des questions pour les cosmétologues

 

L’essentiel :

L’accusation de l’INSERM est claire : l’hygiène excessive serait responsable de la dermatite atopique.

Marc-André Selosse va plus loin en accusant la « douche savonnée » de diminuer la diversité du microbiote de Chosmo epidermis..

Quelle pourrait être la réponse des Cosmétologues ?

Deux pistes se présentent immédiatement :

- créer de nouveaux gels-douches qui préservent Chosmo epidermis.

- vérifier si les gels-douches actuels diminuent la diversité microbienne

Deux publications répondent déjà à cette demande de vérification :

      Celle de Noah Fierer et al. montre qu’un lavage au savon ne modifie pas sensiblement le spectre du microbiote (de la paume de la main) et que celui-ci revient rapidement à son état initial (récurrence).

Les observations précises et complètes de Christopher Wallen-Russell sur l’effet de trois « gels-douches », deux « classiques » et un utilisant la saponine comme surfactif, vont beaucoup plus loin et dans un sens tout à fait surprenant :

Conclusion  : Non seulement l’utilisation des trois « gels-douches » ne diminue ni la diversité ni la richesse du microbiote (de l’avant-bras) mais les augmente.

Les accusations contre le savon et le gel-douche levées, il faut donc chercher ailleurs les causes des allergies, de la dermatite atopique et autres défauts apportés par l’environnement au système immunitaire, par exemple le manque d’ensoleillement, des lieux de vie mal aérés et trop humides.

 

Ces, aussi inattendus qu’excellents, résultats montrent-ils la puissance de la formulation ?

L’examen détaillées des résultats de Noah Fierer et Rob Knight, en utilisant le savon, montre que la diversité ne serait pas globalement modifiée.
Et que des modifications par espèce sont au profit des « gentils »
Lactobacillaceae !

Analyse détaillée de ces travaux dans Chosmo epidermis 02. Le savon disculpé

Vers

Avec deux lavages par jour pendant quatre semaines, les travaux de Christopher Wallen-Russell se situent bien dans ce qu’il serait convenu de qualifier d’une « hygiène » excessive.

Or avec les trois « gels-douches » testés, aussi bien la diversité que la richesse du microbiote …augmentent très sensiblement !

Le gel-douche idéal au sens de la neutralité vis-à-vis de la diversité et de la richesse du microbiote suivrait la courbe verte.

Si l’hygiène excessive par l’utilisation de gels-douches faisait baisser la diversité, du microbiote de Chosmo epidermis, comme le présume Marc-André Selosse, les observations suivraient la courbe rouge.

Vers 
L’essentiel :

La cellule de Langerhans négocierait-elle la permanence et la rémanence du microbiote de nos Chosmo epidermis ?

De par sa parenté avec les lymphocytes, elle détient toutes les informations sur notre système immunitaire.

La cellule de Langerhans est placée au cœur de l’épiderme. De là, par des dendrites et des cadhérines, elle peut échanger des informations avec plusieurs dizaines de kératinocytes situées dans toutes les couches de l’épiderme pouvant être régulées.

 

Pouvant capter des antigènes, la cellule de Langerhans possède les récepteurs lui permettant de recueillir des informations venant du microbiote

(qui pourraient être portées, au moins en partie, par les mêmes molécules que celles qui activent les récepteurs à l’amertume des kératinocytes)

 

Usant la voie des cadhérines, la cellule de Langerhans pourrait directement activer, ou désactiver, les récepteurs à l’amertume. Ceux-ci produisent des défensives et/ou des radicaux libres, limitant la croissance de microorganismes du microbiote.

En fin diplomate, elle pourrait aussi agir indirectement

- en laissant s’infiltrer des molécules qui activent les récepteurs à l’amertume des kératinocytes (par exemple : des acyl-homosérine lactones)

- en favorisant certaines bactéries, celles-ci devenant des gardes frontières supplétifs, qui produiraient des bactériocines.

- en activant les récepteurs au sucré, eux-mêmes inhibiteurs des récepteurs à l’amertume.

 

La fine diplomatie pourrait également apparaître dans la « régulation » de la perte insensible en eau (TEWL), qui modifierait l’activité de l’eau dans l’épiderme, favorisant (ou défavorisant) la croissance de tel ou tel microorganisme (par exemple les Lactobacillus). Cette action provoquerait une modification collatérale de la kératinisation.

 

La rémanence implique que la cellule de Langerhans puisse avoir une « mémoire », semblable à l’immunité acquise : la mémoire de notre peau.

 

La diversité et de la quantité de microorganismes dans le microbiote permet une meilleure protection de Chosmo epidermis. La cellule de Langerhans peut l’obtenir en recrutant des gardes frontières supplétifs plus divers et en plus grand nombre.

C’est probablement le résultat du « lavage excessif » observé par l’utilisation de « gels-douches » de « haute formulation ».

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